Le secrétaire général du FLN a tenu à mettre un terme aux accusations de ses adversaires. Ils le soupçonnent de vouloir multiplier les mouhafadhas pour obtenir davantage de soutiens lors du congrès du parti en 2015. Amar Saadani accuse la presse d'ouvrir son antenne et ses colonnes à des personnes qui parlent au nom du parti, alors qu'elles ne représentent qu'elles-mêmes. Et ses opposants sont accusés de se «cacher dans une villa» louée par un ministre. «Ils se planquent et n'apparaissent que devant les caméras de télévision», a fustigé le secrétaire général du FLN, qui estime que ceux qui le contestent ne sont mus que par la peur : «Ils ont peur d'affronter le prochain congrès, mais craignent également l'amendement de la Constitution.» A ceux qui remettent en cause ses dernières nominations, Amar Saadani explique que les désignations n'ont pas été achetées avec l'argent sale : «Ce n'est pas la chkara qui a désigné les mouhafedhs.» Le secrétaire général de la première formation politique a tenu à couper court aux accusations proférées par ses adversaires, après sa décision de multiplier les mouhafadhas, qui le soupçonnent de vouloir agrandir son cercle de soutiens en prévision du congrès prévu en 2015. Pour le secrétaire général du parti, sa démarche n'a rien à voir avec un quelconque calcul politique, mais est dictée par son désir de rapprocher le parti de la population et d'élargir sa base. «Il faut que le parti soit partout», s'est justifié Amar Saadani qui a, par ailleurs, nié les articles de presse faisant état de bagarres entre militants à la suite de la nomination de Nacer Latrache, directeur de campagne de Benflis, à la tête de la mouhafadha. «Il est où le problème à Batna ? s'est exclamé Amar Saadani. Il n' y a jamais eu de contestation. Le parti va bien et il est de plus en plus fort.» Hier au siège du parti, les 75 mouhafedhs que compte maintenant le parti ont tenu à soutenir la démarche de leur secrétaire général. Dans un bel unanimisme, comme au temps du parti unique, ils ont adopté à main levée le document final, qui avait été rédigé par la direction quelques jours auparavant. Dans la déclaration finale, lue par le mouhafedh de Tlemcen, les responsables locaux du FLN ont tenu à soutenir la ligne et les efforts accomplis par le secrétaire général et ont dénoncé les comportements de «ceux qui agissent pour conserver leurs privilèges». Pour Amar Saadani, ce soutien unanime est une réponse à ceux qui estiment qu'il est arrivé au terme de sa feuille de route. Il intervient également au moment où des informations de plus en plus persistantes font état du désir du ministre de la Justice de briguer la tête du parti. Proche du premier cercle du pouvoir, originaire de Tlemcen comme le président Bouteflika, Tayeb Louh est un candidat qui fait peur au responsable actuel du parti. Pourtant, hier, pour couper court aux rumeurs qui veulent que les deux hommes soient à couteau tirés, Amar Saadani a réussi à faire lire la déclaration finale par le mouhafedh de Tlemcen, Mohamed Bakhchi, présenté comme très proche de Tayeb Louh. «Le ministre de la Justice rêve de la présidence du FLN, reconnaît un membre du comité central. Certaines personnalités ont été approchées.» Pour Tayeb Louh, la présidence du FLN serait une revanche contre ceux qui n'oublient pas que sa nomination au comité central avait été facilitée par Ali Benflis, avant que le ministre ne décide de rejoindre le camp adverse au moment de la bataille qui avait opposé Bouteflika à son ancien Premier ministre, lors de la présidentielle de 2004. «C'est la casserole que traîne Tayeb Louh au parti», rappelle un ténor du FLN, qui juge que le ministre de la Justice arrivera à faire la synthèse entre tous ceux qui rejettent Amar Saadani s'il était candidat.