ça chauffe dans la maison du vieux parti Saâdani accusé de se mettre dans la peau d'un héros pas comme les autres. Tumulte au sein du parti majoritaire au Parlement. L'ébullition autour du contrôle de cet appareil et le positionnement ont donné lieu à des échanges d'hostilités et d'accusations graves entre Amar Saâdani et ses opposants. Ce rififi intervient à quelque 3 à 4 mois nous séparant du rendez-vous du 10e congrès du vieux parti. Ses détracteurs l'accusent de se mettre dans la peau d'un héros pas comme les autres, en accusant son prédécesseur, Abdelaziz Belkhadem, d'un complot contre la nation. Outre cette diversion, «ses actions de découpage, purge et recrutement de prédateurs, cachent mal la fragilité de sa position et la faiblesse de son assise dans le parti à la tête duquel il a été imposé illégitimement à deux reprises», disent-ils. Outre Belkhadem, on cite le nom de Tayeb Louh comme instigateur de ce branle-bas de combat. Ce dernier ambitionnerait de prendre les commandes du parti, soulignent certaines sources proches du parti. Le coordinateur des redresseurs du FLN, Abdelkrim Abada, clame que «seule la volonté d'organiser un congrès fantoche et sur mesures», explique ce qui se passe actuellement au FLN. De ce fait, le scénario du 9e congrès risque de se répéter, déplore-t-il. La priorité de la conjoncture actuelle est «de réanimer les structures existantes, réintégrer les militants exclus et redonner la confiance à la base en lui permettant d'élire ses structures locales et régionales, ainsi que ses représentants au congrès à travers des assemblées générales». «Coopter de cette façon des mouhafedhs relève d'une dangereuse dérive aux conséquences incommensurables», dit-il. M.Abada s'inscrit en porte à faux de l'opération de création de nouvelles mouhafadas, considérées comme «mal conçues et mal étudiées et contraires aux règlement et statuts du parti». Ce genre d'opérations ne peut pas se faire avant le 10e congrès. Il ne compte pas apporter son soutien aux contestataires. Ces derniers n'ont pas hésité à plébisciter Saâdani en août dernier à El Aurassi et de surcroît ont entravé la procédure judiciaire visant sa destitution. Forcément «ces frondeurs de dernière minute ont besoin de se positionner et sont motivés par leurs intérêts personnels», souligne-t-il. Des militants et élus du FLN se sont rassemblés, avant-hier, devant le siège du parti à Hydra pour demander le départ de Amar Saâdani et annoncent l'organisation d'une session extraordinaire du comité central. «Saâdani, dégage!», ont notamment scandé les manifestants. Ces derniers ont été empêchés par la police d'avancer vers le siège du parti. Selon les organisateurs de cette action, près d'une cinquantaine de membres des deux chambres parlementaires dont le vice-président de l'APN, des présidents de commissions permanentes et une trentaine de membres du comité central ont participé à cette manifestation. Dans son entretien à TSA, Saâdani accuse clairement Abdelaziz Belkhadem d'être derrière cette manifestation, voire la révolte des URS. Toutefois, les détracteurs de Saâdani ne comptent pas en rester là. Il faut terminer le combat qu'on a commencé, signifie l'un d'eux. Ces derniers ont élu domicile dans leur quartier général, à El Biar. Le sit-in devant le siège du FLN à Hydra qui a failli du reste tourner à un duel dramatique entre les deux camps, ouvre le bal à une série d'actions qui seront élaborées par la direction collégiale de ce groupe. Ceux qui engagent ce nouveau bras de fer avec le secrétaire général du FLN, lui reprochent de «semer le trouble et la division dans la base du parti, à travers la création anarchique et dangereuse de nouvelles mouhafadhas sur la base d'un découpage tribal et racial». L'intégration de plusieurs députés indépendants au groupe parlementaire du FLN par le biais d'un simple PV signé par le président du groupe parlementaire, obéit également à l'arrière-pensée d'asseoir une espèce de suprématie du groupe de Saâdani, indique-t-on. Saâdani a affirmé que Belkhadem n'a jamais cessé de travailler pour récupérer le parti et s'en servir pour la présidentielle. Allusion faite aux services de renseignement, il ajoute que ceux qui souhaitent déstabiliser le FLN, sont les mêmes qui ont poussé les policiers à manifester dans la rue et à monter à la présidence. Belkhadem et son groupe sont conscients que certaines dispositions de la nouvelle Constitution menacent leurs intérêts, et remettent en cause leur projet, insiste Amar Saâdani.