Sommes-nous un peuple unique ? Nous avons un pays magnifique, mais nous avons des difficultés à être libres. Nous n'arrivons pas à construire et à maîtriser notre avenir. Nous sommes incapables de gouverner le pays tout en respectant les droits et les libertés des citoyens et la souveraineté de la société. Le non-respect des droits conduit à des révoltes et à des instabilités. Notre gouvernance s'épuise dans une crise coriace, malgré les efforts et les sacrifices consentis. L'impasse touche aujourd'hui tous les espaces : économique, social, administratif et politique, y compris les partis. Les dernières évolutions en matière de prises de position, de concertation et de prix énergétique démontrent l'extrême fragilité qui caractérise notre pays, le gouvernement, les partis et l'économie nationale. Le régime ne peut plus rebondir et donner un nouvel élan à l'Algérie. Les partis ne peuvent, quelles que soient leurs attitudes et leurs positions, à eux seuls, construire un consensus national, garantir sa mise en œuvre et lui assurer une stabilité. La voie du consensus signifie que toute proposition, d'où qu'elle vienne, d'un parti, du pouvoir ou de l'opposition dans sa diversité, n'est qu'une contribution parmi tant d'autres. Elle ne doit pas s'inscrire dans une logique de compétition ou être liée à des échéances politiques, mais converger pour sortir le pays de ses impasses. L'objectif, in fine, est de savoir comment mettre un terme au cycle de violence et éviter de rentrer, à nouveau, dans une instabilité politique et sécuritaire. La société peut se laisser tenter par toute déroute ou toute dérive. L'urgence n'est pas à l'affaiblissement du pouvoir ou des partis ni à l'implosion des oppositions. Elle n'est pas non plus au maintien du statu quo ni à ramener un passé révolu. Car la désaffection et le discrédit sont réels. L'urgence est à la réhabilitation de l'Etat et de ses fonctions pérennes, à la primauté de la loi et à la prépondérance de l'action politique. C'est avec ces conditions que nous pourrons construire un consensus national et assurer, dans la paix et la sécurité, un avenir pour les enfants de l'Algérie.