Les relations économiques entre la Turquie et l'Algérie ont pris un véritable essor ces dernières années, particulièrement après la signature, en 2006, d'un accord d'amitié et de coopération en guise d'axe de partenariat stratégique. L'investissement turc en Algérie est illustré notamment par le complexe sidérurgique Tosyali inauguré, en juin 2013 à Oran, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et Recep Tayyip Erdogan alors Premier ministre de Turquie. L'usine sidérurgique Tosyali Iron and Steel, érigée dans la zone industrielle de Bethioua à Oran, a nécessité un investissement de 750 millions de dollars, pour une capacité de production annuelle initiale de près de 1,3 million de tonnes. En plus de la sidérurgie, le secteur du textile turc est bien représenté, notamment à travers des accords de partenariat devant permettre de relancer l'activité d'usines algériennes en mal de modernisation et de marché. C'est le cas pour le partenariat conclu entre le groupe public national Confection et habillement (C&H) et des entreprises turques pour la mise en place de deux manufactures à Relizane et Béjaïa. Il s'agit d'un projet de réalisation d'un grand pôle industriel des textiles sous la dénomination «L'Algérienne du sportswear» (Tayal), qui coûtera 155 milliards de dinars et devrait générer près de 25 000 emplois, selon le PDG du groupe C&H. Interviewé par l'APS, Ahmed Benayad a rappelé hier que le grand pôle industriel des textiles Tayal a été créé en décembre 2013, à hauteur de 51% pour la partie algérienne, à travers le groupe C&H (30%), et l'entreprise publique algérienne de textiles,Texalg, (21%), et à 49% pour la société turque Intertay, filiale du groupe Taypa. Le futur complexe sera réalisé sur le site du nouveau parc industriel de Sidi Khettab à Relizane ; sur une superficie de 250 hectares, selon le PDG du groupe C&H. Il table sur la création de 10 000 postes de travail durant les trois premières années d'activité ; dont 500 seront attribués à des spécialistes étrangers afin d'assurer le transfert du savoir-faire. Il est à noter qu'en dehors de la sidérurgie et du textile, les 200 entreprises turques présentes en Algérie activent surtout dans le domaine du commerce, la construction ou encore les produits d'hygiène corporelle et les détergents, à l'image de la société Hayat. Selon une note de l'ambassadeur de Turquie en Algérie, Adnan Keçeci, publiée sur le site internet de l'ambassade, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint plus de 5 milliards de dollars. «Nous vendons (pour une valeur de 2 milliards de dollars) des matériaux et des produits finis, comme les matériaux de construction, les équipements de voitures et le textile et quelques produits de pétrochimie. Par contre, nous importons de l'Algérie, pour une valeur d'environ 3 milliards de dollars, des hydrocarbures, notamment du gaz liquéfié. Ce qui représente plus de 90% de nos importations. Nous avons renouvelé récemment le contrat d'achat de gaz, datant de 1995, pour 10 ans», rappelle encore l'ambassadeur turc en Algérie.