Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a ouvert hier la 3e phase du processus de négociations de paix intermaliennes d'Alger. Si les représentants de la communauté internationale qui font office de médiateurs sont à Alger depuis samedi dernier, les représentants du gouvernement malien et des mouvements armés devaient reprendre leurs négociations hier. Décalée à cause de l'absence de certains leaders des mouvements du Nord, la séance plénière a débuté vers 18h. Le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, a insisté sur l'urgence de trouver un accord rapidement. «Il faut aller vite vers un accord solide qui nous permettra d'avancer», a-t-il affirmé, tout en assurant que le gouvernement ne ménagera aucun effort. Dans une petite salle de l'hôtel El Aurassi, les membres de la médiation se sont succédé à la tribune. Le représentant de la Minusma a exhorté les mouvements armés à «penser aux populations». Le représentant de l'Union africaine a souligné : «La communauté internationale est en droit d'attendre plus d'efforts de la part des parties.» Pour la Mauritanie, un accord est «de plus en plus urgent». Divergences En début de semaine, l'International Crisis Group avait pourtant publié un rapport insistant sur l'importance de ne pas bâcler l'accord. Un diplomate confie : «Nous ne sommes pas à une semaine près, l'essentiel est qu'un accord soit trouvé.» Mais certains participants sont inquiets : «Les semaines qui viennent de s'écouler devaient permettre aux parties de sensibiliser leurs bases sur ce texte, pour les amener à comprendre les concessions possibles. Cela n'a pas été fait.» Pour la coordination qui regroupe le MNLA, le HCUA, le MAA et la CPA, le projet de texte d'accord, présenté par la médiation au mois d'octobre, n'est pas acceptable en l'état. «Pour nous, ce texte n'est qu'une proposition de régionalisation, comme le souhaite Bamako, explique Moussa Ag Acharatoumane, chargé de communication, absent de cette réunion. Nous avons donc repris le plan du document et reformulé notre projet de fédération.» A la tribune, Amberry Ag Ghissa, le porte-parole de la coordination, a interpellé la communauté internationale : «Nous voulons la paix, une vraie paix, mais pas à n'importe quel prix. Pas une paix qui soit prise en otage par les enjeux géopolitiques.». De leur côté, les mouvements regroupés au sein de la plateforme – le MAA dissident, la CMFPR et le Gatia – ont assuré avoir organisé des missions pour restituer le texte à sa base. La séance plénière doit se poursuivre jusqu'en milieu de semaine prochaine.