L'alimentation en eau d'Alger est assurée de 60, 70% à partir des eaux superficielles à travers les barrages d'El Hamiz, Keddara, Beni Amrane, Taksebt, Boukerdane, en plus de Douéra, selon le DRE. Le barrage de Douéra (Alger), dont l'exploitation a été retardée par le refus de familles devant être expropriées, sera finalement mis en service en 2015. Les familles (280) qui avaient engagé un long bras de fer avec les services de la wilaya et du ministère des Ressources en eau seront progressivement relogées pour permettre l'opération de remplissage. Le wali d'Alger, en visite en fin de semaine dernière sur les lieux, devait lancer l'opération de mise en eau du barrage, qui n'a pas pu avoir lieu en raison du faible débit de l'eau des oueds Mazafran et El Harrach. «Nous avons procédé au relogement progressif des 280 familles, dont les habitations sont situées dans la zone inondable. Les familles seront indemnisées à raison de 5 millions de centimes le mètre carré», précise le wali. D'une superficie de 10 km² (1000 ha), le barrage, construit sur une cuvette haute de 80 m et longue de 820 m, a une capacité de stockage de 87 millions de m3 d'eau. Les travaux de réalisation du barrage-réservoir entamés en janvier 2005 ont été confiés par l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) à l'entreprise turque Nurol. La mise en service était prévue initialement en 2011. «Le débit est faible sur l'oued El Harrach, à hauteur de Hammam Melouane. L'eau sera acheminée vers la station de pompage de Bougarra et de là vers la retenue. Nous pensons que le barrage se remplira en mars prochain avec les fortes précipitations de l'hiver. On pourra achever la réalisation de toutes les conduites d'AEP au plus tard en été 2015. A la faveur de ce nouveau projet, nous tablons sur l'alimentation d'Alger de 60 à 70% à partir des eaux de surface (superficielles) à travers les barrages d'El Hamiz, Keddara, Beni Amrane, Taksebt et Boukerdane, en plus de Douéra. Le reste de la ressource proviendra des deux stations de dessalement (20%) du Hamma et de Fouka, et 10% à partir de forages», précise le directeur des Ressources en eau de la wilaya d'Alger, Smaïl Amirouche. La retenue qui servira aussi à l'irrigation des terres agricoles est destinée pour l'AEP et devra desservir principalement la chaîne côtière, (Mahelma, Souidania, etc.). Ces dernières localités ont connu de fortes perturbations durant les dernières semaines. La surconsommation et les aléas ayant touché les installations hydrauliques ont provoqué cette situation qui a exaspéré la population locale privée du H24. La Direction des ressources en eau et la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) ont engagé un programme de réalisation d'une quarantaine de forages pour «sécuriser l'alimentation de la capitale». «Seaal devra réaliser dix forages de remplacement et 5 nouveaux (les travaux de réalisation de gré à gré ont été confiés à Foremhyd, ndlr). La DRE compte, pour sa part, créer 10 autres nouveaux forages. 12 sont en cours d'achèvement avant la fin de l'année», précise le DRE, qui assure qu'Alger dispose actuellement de 243 forages exploités à 50%, pour permettre la protection de la nappe phréatique dont le débit s'est stabilisé.