Le premier anniversaire de la disparition d'El Hachemi Cherif, leader du MDS, a été commémoré jeudi dernier au siège du parti sis au Télemly. Point de figures de proue du mouvement à cet hommage qui a commencé avec le dépôt d'une gerbe de fleurs au cimetière de Miramar. Les dissensions en sont pour beaucoup, soutient-on. Seuls quelques militants, sa femme, des victimes du terrorisme et Karim Younès et l'ancien président de l'APN y ont pris part. Toutefois, l'hommage boudé par les sympathisants n'en était pas moins émouvant. Le mot qui est revenu le plus dans la bouche des présents est celui du renoncement. Houria Sayhi, femme de médias, l'a d'ailleurs utilisé à satiété. Ahmed Miliani, nouveau secrétaire général du mouvement, rappellera, comme pour expliquer une désaffection certaine, qu'un hommage plus appuyé sera rendu le 5 octobre, journée de la naissance d'El Hachemi, et, étrangement, dit-il, celle des événements d'Octobre ou encore date qui a vu la disparition d'un militant du mouvement, Guenzet en l'occurrence. L'organisation à Melbou de l'Université d'été en est aussi la raison, insiste le SG. Pour Miliani, combler l'absence du leader n'est guère aisé. Ainsi, soutient-il, il est du devoir de ceux qui l'ont connu de poursuivre son parcours militant. A l'en croire, beaucoup ont voulu que le MDS disparaisse avec la mort de feu El Hachemi Cherif. Le secrétaire général n'a pas mis de gants pour fustiger, en aparté, ceux qui se font écho de la « dissidence ». Entendre, la presse écrite. Nourredine Fethani, membre du conseil national, nous dira qu'El Hachemi était intraitable et « désorientait de son vivant les dissidences latentes ». Deux courants plus ou moins imperméables sont apparus après sa disparition : les légitimistes et une aile dissidente menée par Hocine Ali, évincé des organes du parti. Mme Steiner, qui se dit proche du MDS, abondera dans le même sens en disant que l'homme, « fort de sa légitimité passée et de sa disponibilité jamais démentie », a su fédérer autour de sa personne plusieurs personnes, même celles ne partageant pas son analyse de la situation politique du pays. Ahmed Mahi évoquera dans un message celui, que « l'histoire retiendra tant son patriotisme, son engagement conséquent pour le progrès et la justice sociale relevaient de l'abnégation et de la modestie ». Plus loin, il fera savoir qu'en dépit de la maladie, il était « formidablement serein ». Rien de ce qui agitait le monde des idées, argue-t-il, ne lui échappait. D'autres sympathisants discrets mais néanmoins estimés par le défunt diront l'engagement d'El Hachemi. Ils évoquent pêle-mêle, l'étudiant qui « a pris à bras-le-corps la révolution, le scénariste qui a subi les affres de la censure et le politique qui a affronté le terrorisme ».