Le Mouvement démocratique et social (MDS) a entamé la campagne électorale jeudi matin en se recueillant sur la tombe de son fondateur, le défunt Hachemi Chérif. Le bureau national du parti est au grand complet dès 9h dans le petit cimetière de Miramar qui surplombe la plage du même nom (8 km à l'ouest d'Alger). Après le dépôt d'une gerbe de fleurs, les quelques voitures formant le cortège du parti se dirigent vers un hôtel privé à Baïnem, localité voisine où le SG du MDS, Hocine Ali, a animé une conférence de presse. « Pour une Algérie démocratique et sociale, c'est cela notre mot d'ordre », déclare d'emblée Hocine Ali. L'ancien parti de l'avant-garde socialiste (PAGS), devenu Ettahadi puis MDS, il y a quelques années, participe pour la première fois aux législatives. Avec 27 listes réparties dans autant de wilayas, l'ex-parti communiste se dit aujourd'hui prêt à affronter les urnes. « Nous considérons que le terrain est aujourd'hui propice à une participation du MDS à cette élection. Nous estimons que l'intégrisme que nous n'avons pas cessé de combattre est vaincu », souligne l'homme politique. Evitant de s'attarder sur les questions idéologiques, hormis le fait qu'« il faut consacrer dans un futur immédiat une constitution laïque pour ne pas revenir aux années 1990 », Hocine Ali a évoqué les « priorités » d'un parti qui s'inscrit résolument à gauche. « Nous allons rencontrer les gens dans les rues, les marchés, les cités et les quartiers populaires pour leur signifier que le MDS est contre la mondialisation et le libéralisme sauvage », ajoute l'ancien patron du syndicat des médecins généralistes. Hocine Ali n'omet pas de souligner les inégalités flagrantes d'un pays riche. « Nos réserves de change sont de l'ordre de 100 milliards de dollars et de l'autre côté la malnutrition touche pas moins de 50% de nos enfants. C'est à ne rien comprendre », s'est-il élevé. Le patron du MDS prône une économie créatrice d'emploi et la sauvegarde des acquis sociaux. Le SMIC, qui à ses yeux ne représente qu'« une bouchée de pain », devra être relevé. Le SG du MDS était entouré des candidats d'Alger, à savoir Kacimi M'hand, Fatiha Rahmoune, Nadjet Farhi et Farid Harchaoui. Les candidats à la députation ont promis de porter « haut et fort » les doléances des citoyens de la capitale, particulièrement la question cruciale de la réhabilitation de La Casbah d'Alger. Il faut rappeler que depuis la mort de Hachemi Chérif, deux tendances se disputent le leadership du MDS. Les deux « ailes », qui avaient tenu deux congrès distincts le même jour en février dernier au siège du parti, boulevard Krim Belkacem (Télemly, Alger), avaient élu leurs SG respectifs, Hocine Ali et Ahmed Méliani. La tendance Méliani boycotte les élections.