Vous croyez vraiment que c'est la saison pour aller dans le désert ?, a murmuré le petit Tom à ses parents en regardant par le hublot. Effectivement. Quand l'avion d'Air Algérie s'est posé sur In Guezzam, en bout de piste au bout de l'Algérie, mais quand même au Nord de la frontière malienne, Anita a tout de suite senti qu'il y avait un problème. Je ne crois pas que nous sommes en bord de mer… Y a une erreur. Thöry, le mari d'Anita, perdu dans la contemplation d'une belle targuie enroulée dans son tissernès, s'est ressaisi. J'ai les papiers. C'est écrit Tipaza, bord de mer, ruines romaines et poisson local… Pour toute réponse, l'avion s'est éteint. La belle targuie, seule avec trois autres passagers, a bougé. Je crois qu'il faut descendre, a expliqué la petite Greta, dernière de la famille. Sur le tarmac bouillant, les hostilités ont vite commencé. 55°, a commenté un cadre sétifien muté pour des raisons disciplinaires, en voyant cette étrange famille nordique se diriger vers la PAF. Combien ?, a demandé Anita. 55. En euros, même pas un, a méchamment souri le cadre. C'est de ta faute !! s'énerve Anita en se tournant vers son mari en sueur. Les formalités douanières passées, Anita, Thöry et les deux enfants se sont retrouvés dehors. 55°. In Guezzam, Sahara. Mois d'août. Personne. Faut revenir à l'aéroport, qu'ils nous expliquent ce cauchemar. Tout avait mal commencé pour la famille Skoberg, des gentils Danois qui ont eu la mauvaise idée de passer des vacances en Algérie, sur les conseils du roi du couscous de Copenhague. D'abord les prix, défiant toute concurrence ; 1 mois à Tipaza à 5000 euros, soit largement de quoi faire le tour du monde ou de quoi s'acheter un grand yacht d'occasion. Après avoir expliqué leur cas à un agent de police qui passait par hasard par là, celui-ci a examiné les billets. Demain tout va s'arranger. Inch'allah. … A suivre.