La famille Skoberg du Danemark est toujours coincée à In Guezzam en plein désert, à la suite d'une erreur touristique algérienne, dans la grande lignée des erreurs nationales. Heureusement pour eux et leurs enfants déshydratés, les Skoberg ont trouvé refuge chez Moussa et sa femme Aminata. Pour rafraîchir la famille, celle-ci a proposé d'aller se baigner dans la piscine d'Agadez au Niger, à 900 kilomètres au Sud, à une journée de piste. S'ils ont pensé à la remplir, précise Aminata. On veut aller à Alger, pleure presque Anita, imaginant le cauchemar d'une piste à 55° pour trouver une piscine vide. Tom et Greta, les deux enfants Skoberg, sont assommés, assis dans un coin. Ils semblent fondre à vue d'œil sous les 51° de la maison. Anita est désespérée. Elle a appris qu'il n'y a pas de vol avant peut-être la semaine prochaine. Seule solution, le 4x4 vers Tamanrasset. 9 heures de piste. Je vais voir s'il y a quelqu'un qui va à Tam, annonce Moussa. Maman, j'ai chaud, se plaint la petite Greta. Pendant qu'Anita fait avaler des litres d'eau à ses enfants et tente de les aérer avec un dépliant touristique de l'ONAT plié en éventail, Moussa est sorti. Ça coûte combien d'aller à Tamanrasset ?, demande Anita. 100, en euros. Vous avez un distributeur de billets ? Y a l'Eriad qui distribue la semoule. Mais le camion n'est pas arrivé depuis deux mois. Au prix où on a payé ce voyage, chuchote Anita à l'oreille de son mari. 1000 euros par personne, on aurait pu s'acheter un bateau. Oui chérie. Ce sont les aléas de la vie. Y a pas de vie ici, c'est l'enfer. Il valait mieux aller en Tunisie. Vous connaissez la Tunisie ?, demande Anita à Aminata. La Tunisie ? J'aime pas. Y a trop d'Algériens du Nord. Un bruit de roue qui roule dans la maison. Moussa est arrivé. Avec une roue. Vous avez de la chance, les amis. Vous partez ce soir. … A suivre