L‘université de Béjaïa traverse une zone de turbulences. Après la fermeture des blocs d'enseignement toute la journée de mardi par la coordination locale des étudiants pour d'anciennes revendications réitérées, et la marche, le même jour, des étudiants en architecture, c'est le tour, aujourd'hui, des étudiants en sciences infirmières d'investir la rue. Après avoir observé une grève de quelques jours, en octobre dernier, ils comptent marcher en blouses blanches, du campus de Targa Ouzemour vers le siège de la wilaya, pour réclamer encore une fois que l'on reconnaisse leur diplôme et qu'on leur assure l'accès au mastère dans leur spécialité. Leur première action de protestation a arraché l'ouverture de 54 postes pédagogiques en mastère pour une demande de 262 étudiants concernés. Pour le reste, l'administration leur a proposé des mastères en biologie, sociologie et science technologique, ce qui n'a pas été du tout du goût des étudiants. «Si nous avions voulu opter pour d'autres spécialités nous l'aurions fait au tout début de notre cursus», proteste une étudiante. Selon les protestataires, une vingtaine d'étudiants grévistes sont passés devant une commission de discipline qui a prononcé à une exclusion et blâmé le reste. Ce qui n'a fait qu'exacerber la tension. Lancée en 2011, sur une base qui s'est avérée fragile et que des enseignants avaient alors dénoncé, la filière des sciences infirmières, destinée à être gérée par la faculté de médecine, a été rattachée à la faculté des sciences de la nature et de la vie. Les attestations de réussite, signées par le chef du département, sont frappées de flou. «Mon attestation a été rejetée par la Fonction publique», témoigne une étudiante de la première promotion sortante et qui attend de recevoir son diplôme. Désabusés, les étudiants exigent que leurs diplômes soient reconnus par le ministère de la Santé. Comme découvrant l'aberration de la situation, l'administration a gelé cette filière depuis la dernière rentrée universitaire laissant des étudiants sur le bord de la route.