L'OPEP a décidé hier malgré la chute des cours du pétrole de maintenir son plafond de production d'or noir à 30 millions de barils par jour. Cette décision a aussitôt entraîné une nouvelle dégringolade des prix du brut. Les membres étaient arrivés à Vienne sans consensus préalable, divisés entre les partisans de la baisse et ceux d'un maintien de la production à 30 millions de barils/jour. L'Arabie Saoudite, qui représente près d'un tiers de la production de l'organisation, avait affiché, à maintes reprises ces dernières semaines, sa réticence quant à une baisse de production à laquelle elle préférait une régulation opérée par «le marché». Une position également partagée par les Emirats arabes unis. D'autres membres, comme le Venezuela, réclamaient un abaissement du plafond de production, estimant l'excédent sur le marché pétrolier à deux millions de barils par jour. Le ministre vénézuelien des Affaires étrangères, Rafael Ramirez, qui militait pour une importante réduction, a quitté la réunion le visage fermé. L'Arabie Saoudite, royaume concurrencé par le pétrole de schiste américain, préférerait préserver la tendance actuelle que de voir ses parts «mises en danger par une réduction de la production», selon les analystes. Sa marge de manœuvre est en tout cas plus importante en comparaison avec d'autres membres de l'OPEP, dont la plupart ont besoin d'un baril à plus de 100 dollars pour équilibrer leur budget, 160 dollars dans le cas du Venezuela et seulement 90 dollars pour l'Arabie Saoudite. Les cours du pétrole ont chuté de près de 35% depuis le début de l'été et sont aujourd'hui à moins de 80 dollars le baril, sous le double effet d'un ralentissement de l'économie mondiale et d'une offre abondante sur le marché. Le développement du pétrole de schiste américain a chamboulé toute la donne, mettant les pays exportateurs de pétrole devant l'impératif de trouver de nouveaux clients. La part de l'OPEP ne représente aujourd'hui qu'un tiers de la production mondiale, contre plus de 40% il y a quelques années.