Lors d'une conférence de presse tenue mardi dernier au niveau du siège du syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation, les représentants de Rail-Electr ont déclaré « catastrophique la gestion de cette filiale de la SNTF » et menacé de « recourir à tous les moyens légaux pour mettre fin aux dépassements dont sont victimes les employés de l'entreprise ». Un rapport adressé au directeur général de la SNTF et au ministre des Transports dont des copies ont été remises à la presse écrite, fait état de « passation de contrat non-conforme à la réglementation et approbation de marchés douteux », de « non-dénonciation de vols de matériels », de « règlement de factures fictives » et d'« évasion fiscale », notamment pour ce qui est du non-reversement de la TVA occasionnant, selon le même rapport, un préjudice fiscal de 45 millions de dinars. Parmi les revendications répertoriées par les animateurs de cette rencontre, qui ont tenu à dénoncer la suspension abusive du secrétaire général de la section syndicale, figurent le retour inconditionnel de celui-ci dans son poste de travail, l'application de la convention collective par le PDG, lui-même co-signataire, le départ du chef de département sous station tenu pour responsable de cette situation de blocage, selon leurs déclarations, et lui-même faisant l'objet d'une doléance écrite signée par 51 employés, la titularisation des travailleurs contractuels depuis neuf ans, la protection des biens de l'entreprise et des travailleurs, et pour couronner, une enquête sur la gestion financière et administrative de la filiale. « La bonne réputation de la performance de Rail-Electr, qui avait dépassé les limites de la wilaya, subit aujourd'hui les conséquences de l'inconscience et du replâtrage pouvant provoquer le pire, à savoir la dislocation de la filiale et la compression des effectifs », a tenu à insister l'un des animateurs de la conférence de presse. Un autre n'a pas écarté l'escalade du mouvement de contestation à cause de la gravité de la situation et de la politique de la porte fermée exercée, d'après ses propos, par le PDG de Rail-Electr. Les contestataires reprochent au même responsable « la marginalisation des cadres de l'entreprise et le recours aux représailles comme moyen dissuasif pour toute tentative de réclamation d'un quelconque droit, celui de la confirmation au poste ou des avancements entre autres ». Apres avoir envoyé maintes doléances aux instances compétentes de la SNTF restées sans écho, sollicité l'intervention de l'union de wilaya (UGTA) « toujours en délibération » pour répéter l'expression d'un contestataire et tenté vainement d'exposer leurs problèmes au PDG, les représentants des employés de la filiale déclarent à demi-mot le recours aux moyens musclés pour mettre fin à l'arbitraire, aux dépassements et à la liquidation programmée de leur entreprise. « Triste sort pour Rail-Electr qui faisait naguère la fierté de la wilaya de Souk-Ahras et par le biais duquel l'on arrivait souvent à renflouer les caisses de la SNTF et à pourvoir des dizaines de postes d'emploi », a conclu un retraité convié à ce rendez-vous avec la presse.