Meziane Meriane a annoncé un taux de suivi de 96% et a lancé une nouvelle semaine de débrayage. Des représentants de 32 wilayas ont pris part, hier, à l'assemblée générale du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), tenue au siège du CNES (Conseil national des enseignants du supérieur) à Alger. À l'issue de cette rencontre qui a consacré la reconduction du mouvement de grève pour encore une semaine (du 8 au 13 novembre), le président du Cnapest a tenu une conférence de presse dans laquelle il a souligné la détermination des enseignants à poursuivre l'action protestataire jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications, principalement salariales. Fort de la très large adhésion de la base, M. Meziane Mériane a estimé le taux de suivi de la grève, déclenchée depuis plus d'un mois, à 96%. Selon lui, 52 000 PEST sur 56 000 au niveau national sont partie prenante du mouvement contestataire. Aussi, l'orateur compte-t-il sur cette forte mobilisation afin de faire triompher la cause. Quant à l'offre de médiation du patron de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), il n'en fait aucun cas. “On est assez majeurs pour trouver des solutions. La sortie de Sidi Saïd est surtout destinée à sauver ce qui reste des troupes de la FNTE, la Fédération de l'éducation”, s'indigne M. Mériane. À ce propos, il évoque l'appel à la grève émanant de la même FNTE pour récupérer le mouvement des lycées. “Cette démarche vise un double objectif : étouffer dans l'œuf la dynamique de protestation qui prend forme dans les établissements primaires et moyens, ainsi que la justification de la représentativité du syndicat officiel à la table des négociations avec les pouvoirs publics”, explique M. Mériane. Aussi, à l'idée que les autorités puissent recourir à la FNTE comme seul interlocuteur, il rejette d'avance le moindre acquis susceptible d'être obtenu par cette fédération. “Nous nous démarquons totalement de ce qui sortira de ces négociations”, avertit le président du Cnapest. D'après lui, si le SG de l'UGTA est réellement sincère dans son entreprise de médiation, il aurait dû prendre en charge les doléances des enseignants lors des dernières bipartite et tripartite. En tout état de cause, le conférencier est très sceptique sur la volonté de Sidi Saïd d'arracher quoi que ce soit. “Je l'ai entendu récemment sur une radio s'interroger sur la capacité de l'Etat de réunir l'argent nécessaire pour les augmentations salariales”, confie l'orateur outré. Réitérant l'exigence des enseignants quant à une représentativité légitime, M. Mériane pose néanmoins le problème de l'agrément du Cnapest. À cet égard, il dénonce les obstacles bureaucratiques du ministère du Travail à la légalisation du syndicat autonome. Sans cet agrément posé comme préalable par le ministère de tutelle, toute négociation est exclue. Aussi, afin de s'imposer comme un partenaire incontournable, le Cnapest milite pour sa légalisation, une priorité pour lui. Du côté du ministère, bien que le discours officiel de Benbouzid se veut légaliste, celui-ci a tenté à plusieurs reprises d'approcher les syndicalistes, à titre individuel. S. L. Alger : l'Union FNTE menace Après le SETE de Béjaïa qui a appelé à une grève d'une semaine à partir d'aujourd'hui, l'Union de la wilaya d'Alger de la FNTE menace de recourir à la même action afin de faire valoir les revendications des enseignants. Dans un communiqué rendu public hier, le bureau exécutif a “souligné sa disponibilité à mobiliser les travailleurs du secteur de l'éducation”. Cette montée au créneau intervient au moment où la direction de la Fédération réunit les secrétaires des syndicats d'entreprise et des bureaux de coordination, en vue d'une action de protestation concertée. En effet, cette rencontre qui a lieu aujourd'hui doit déboucher sur un appel à un débrayage à l'échelle nationale. D'aucuns soupçonnent la FNTE et l'UGTA de vouloir à travers cette grève récupérer le mouvement des lycées et s'imposer en tant que négociateur privilégié des pouvoirs publics. S. L. Tizi Ouzou : trois jours de débrayage Suite à l'appel à une grève de trois jours lancé par le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou, de nombreux établissements scolaires étaient fermés hier. Les élèves ont été renvoyés dès les premières heures de la matinée. Dans la ville des Genêts, la paralysie était quasi-totale. En revanche, dans les régions de l'intérieur de la wilaya telles que Larbaâ Nath Irathen, Azazga, Bouzeguène..., l'adhésion au mouvement de protestation du Sete était timide. Pour rappel, les grévistes exigent le paiement des arriérés de salaires (primes, allocations familiales, indemnités des heures supplémentaires) ainsi que la rémunération des travailleurs avant le 15 de chaque mois. Dans une déclaration, les membres du conseil du Sete relèvent une “situation de confusion généralisée dans le secteur, menaçant notre maigre paie qui fait l'objet d'un ballottage entre la direction de l'éducation, le Trésor et le service paie de l'académie”. Le Sete menace d'entreprendre d'autres actions plus radicales pour se faire entendre. A. T.