La facture est lourde à supporter. Elle est là pour rappeler que les services de l'ADE sont en difficultés dans leur quête à recouvrer les créances détenues par des clients mauvais payeurs. Le montant est de l'ordre de cinq milliards de centimes que détiennent ces clients affiliés au centre ADE de la ville d'El Milia. En dépit des menaces de coupures d'eau, ces derniers tergiversent à honorer leur dettes envers cette entreprise, à son tour décriée pour sa défaillance à assurer un minimum d'eau à ses clients. «Il n'y a pas d'eau, il faut le dire, c'est avec des citernes qu'on s'alimente à longueur d'année, l'ADE, c'est de l'arnaque, elle veut nous faire payer l'air qu'elle nous envoie dans les robinets», peste un abonné, surpris par la facture salée de 40.000 DA qu'il a reçue. Il faut reconnaitre que dans la ville d'El Milia, le mieux servi reçoit l'eau, dans le meilleur des cas, deux fois par semaine. La pénurie peut s'étaler sur plusieurs semaines dans les périodes de crise, qui sont, d'ailleurs, monnaie courante. Faute d'avoir honoré leurs factures, des dizaines d'abonnés sont depuis quelques jours privés purement et simplement d'eau. Certains, qui ont un cumul de plusieurs années, n'ont guère pris la peine de s'acquitter des frais de leur abonnement. Les ruptures quasi-permanentes de la distribution du précieux liquide est le motif principal invoqué par les clients récalcitrants pour justifier leur refus de donner une suite aux sollicitations de l'ADE. Pour le détail, quatre milliards de centimes reviennent à la consommation domestique des abonnés, pendant que les administrations et autres entreprises publiques ont une ardoise d'un milliard de centimes. «Tant qu'il n'y a pas d'eau, je ne paierai aucun sou ; l'eau est, d'ailleurs, depuis longtemps coupée bien avant que l'ADE ne vienne boucher les conduites», persiste et signe un abonné qui s'en tient visiblement à sa détermination de faire valoir ses droits à l'eau avant de régler sa dette, selon ses dires.