La nomination de nouveaux directeurs des structures de santé spécialisées est à l'origine des protestations. Depuis plus d'une semaine, un bras de fer entre la direction de wilaya de Tizi Ouzou de la santé et de la population (DSP) et les collectifs des personnels d'EHS (établissements hospitaliers spécialisés), notamment le «Petit Omar» de Draâ Ben Khedda, spécialisé en cardiologie et chirurgie cardio-pédiatrique, d'envergure régionale, et de «Fernane Hanafi» de Oued Aïssi (Psychiatrie), ainsi qu'en d'autres établissements de la santé de la wilaya. A Draâ Ben Khedda, depuis le 18 novembre, tout le personnel s'est mis en grève pour «s'élever contre la nomination par la DSP d'un nouveau directeur au sein de l'établissement en remplacement de M. Moumeni, dont les compétences en formation du personnel et de son la prise en charge des malades sont exceptionnels», diront des grévistes. Le collectif des travailleurs a d'ailleurs empêché, le jour du déclenchement de la grève, les responsables concernés d'entrer dans l'enceinte de l'hôpital pour y installer le nouveau. A Fernane Hanafi, hôpital spécialisé en psychiatrie et d'envergure régionale lui aussi, c'est également tout le personnel, nous a-t-on confirmé, qui s'est opposé à l'installation du nouveau directeur, estimant que M. Achour Abassene, l'ancien directeur, a un «parcours exemplaire en matière de compétence et en apport dans la formation du personnel, au grand bien des malades, lesquels nous viennent de multiples wilayas du pays, à l'instar de Tizi Ouzou», a déclaré un travailleur. «En août 2013, faut-il le rappeler, M. Abassene a été félicité par le DSP lui-même pour son inestimable travail qu'il a accompli alors au profit, non seulement du personnel et de l'institution de la santé psychiatrique, mais aussi et surtout pour les malades qui y sont traités», dira un médecin. Le personnel de l'hôpital qui a déclenché le mouvement de contestation depuis lundi dernier, se regroupe devant le portail de la structure. Par ailleurs, il faut noter qu'une grogne interne est en train de sourdre en plusieurs autres établissements de la santé publique, telle que la clinique Sbihi Tassadit de la ville de Tizi Ouzou, après la mutation de son directeur, M. Amrar, vers l'hôpital de Larbaâ Nath Irathen, où le personnel est en grève depuis lundi, répondant notamment à l'appel de la coordination syndicale de la santé affiliée à l'UGTA, et ce, pour trois jours (24, 25 et 26 novembre). En plus d'autres mots d'ordre et de revendications relatifs à la grève, une banderole portant l'inscription «DSP incompétent» est déployée devant le portail de cet établissement. Nous avons tenté à plusieurs reprises d'avoir la version des faits de la direction de la santé, mais l'on dit à chaque fois que «le directeur est sur le terrain».