Les représentants des exploitants agricoles de l'EAC Boushaki 1, sise à Bab Ezzouar, ont sollicité l'intervention du ministre de l'Agriculture afin de préserver leur exploitation. Celle-ci, doit-on le mentionner, a été désignée par la direction de l'équipement comme assiette de terrain pour la réalisation d'une cité universitaire de jeunes filles. Dans un document, dont une copie est parvenue à la rédaction, les agriculteurs précisent que plus de 25 familles tirent leur subsistance de cette exploitation. « Notre EAC s'étendait sur 8 ha. l'APC en a défalqué 4. Après une procédure judiciaire, nous avons obtenu une réparation pour compenser les dégâts. Néanmoins, en juin 2006, nous avons été surpris par la présence de 5 personnes représentant les différents services chargés du projet de réalisation d'une cité universitaire. Nous les avons priés de quitter les lieux. Ensuite, nous avons saisi le ministre de l'Agriculture pour garantir notre exploitation », a déclaré M. Zouaoui. D'après lui, les 5 autres EAC du domaine Boushaki ont été dissoutes grâce à une large complicité. Les terrains récupérés ont été aménagés en lotissements. Des constructions individuelles y ont été élevées. « L'EAC1, qui est la nôtre, est située à la limite de ce lotissement. Nous sommes persuadés qu'elle fait l'objet d'une convoitise. Elle a été proposée pour l'implantation d'une cité universitaire, mais le choix du terrain est douteux. Pour preuve, les voies d'accès nécessaires aux passages des bus relèvent de l'impossible », a indiqué le même agriculteur. Et d'enchaîner : « L'EAC Douzi, même si elle est abandonnée, n'est pas proposée pour ce genre de projet. Encore mieux, pour cette même implantation, le délégué agricole a désigné un terrain inexploité de 12 ha, situé face de la cité universitaire, mais les concernés n'ont pas tenu compte de cette proposition. » Notre interlocuteur a affirmé cependant que 2 milliards de centimes ont été investis pour l'acquisition du matériel nécessaire. En sus de ses 50 chapelles, l'EAC dispose de 2 sondes et d'un dispositif d'irrigation de goutte-à-goutte. « Notre production est constituée de cultures maraîchères de haute qualité. Elle s'élève à 3600 q, soit 1800 q par 25 chapelles », a-t-il souligné. Par ailleurs, dans une correspondance expédiée le 3 juillet 2006, le directeur des services agricoles a informé que l'assiette de terrain relevant de l'EAC Boushaki 1 a été retenue pour le projet de réalisation d'une cité universitaire. A cet effet, il a demandé aux exploitants de faciliter l'accès afin de procéder aux levées topographiques. Contacté, le même interlocuteur a indiqué que l'exploitation est intégrée dans le périmètre du PDAU conformément au décret 03-313. L'Etat peut reprendre les terres agricoles pour les affecter aux utilités publiques. « Concernant la procédure de reprise, une commission technique, composée entre autres des représentants des domaines, des services agricoles, de l'urbanisme et de la wilaya déléguée, s'est prononcée quant à la recevabilité du dossier, approuvé ensuite par l'APW. Néanmoins, l'arrêté de reprise n'est pas encore signé par le wali », a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « Je ne peux pas me prononcer quant au choix du terrain. Cela me dépasse. Mais tout ce que je peux faire est d'établir une décision de compensation financière au profit des exploitants. » Nos tentatives de joindre les directions de l'équipement et de l'urbanisme sont restées vaines. Au demeurant, il y a lieu de soulever qu'aucune garantie n'est assurée quant au respect des affectations envisagées. Ces dernières ne pourraient-elles pas connaître une fin autre que celle pour laquelle elles ont été prédestinées ?