Une vingtaine d'exploitatants agricoles collectives (EAC), exploitant 375 ha dans la commune de Bordj El Bahri, se disent inquiets quant au devenir de leur activité. Dans un courrier adressé au chef du gouvernement, ces fellahs dénoncent ainsi « les velléités d'accaparement » de leurs terres par ceux qu'ils désignent de « maffia du foncier ». Selon eux, des visites nocturnes se font fréquemment au niveau de leurs exploitations par des « personnes munies de décamètres ». « Nous ignorons qui a bien pu mandater ces personnes, mais nous sommes persuadés qu'il y a une volonté de transfomrer nos terres en assiettes de construction », nous dira Amar Belbelkhir, leur représentant et exploitant de l'EAC 6. Ces fellahs tiennent, toutefois, à préciser que ces « visites nocturnes » ne seraient jamais rendues possibles, n'était « la complicité de certains exploitants ». Ces derniers sont considérés comme étant « mus par le gain facile ». « On leur aurait promis plusieurs lots de terrain à bâtir contre le désistement de leurs terres », poursuivent-ils. Contactée, l'APC de Bordj El Bahri affirme ignorer cet état de fait non sans accuser « certains exploitants d'avoir cédé des arpents à des proches afin de construire des baraques ». « Nous sommes confrontés à une prolifération d'habitations précaires, érigées au sein même des EAC. Voilà où réside le problème. L'APC reste soucieuse de la préservation des terres agricoles », nous dira Mme Dridi, vice-présidente de l'APC. Pour la subdivision des services agricoles de Aïn Taya, « les inquiétudes émises par ces fellahs demeurent légitimes ». « Cependant, aucun arpent des 375 ha, exploités à Bordj El Bahri, n'a été détourné ; nos services veillent au grain », rassure le représentant local du département de l'Agriculture.