Des participants sont venus de différentes régions du pays et de l'étranger. Les zaouias veulent s'ériger en rempart contre le djihadisme. Le centre islamique de Boumerdès a abrité un colloque les 4 et le 5 décembre en hommage au cheik Abderrahmane El Taâlibi (1384-1470). Les communications ont porté sur le rôle de ces institutions religieuses. D'emblée, le président de la ligue scientifique des Zaouïas de la Tariqa El Rahmania, Mamoun El Kacimi El Hamili a délivré un message clair : «Les zaouïas doivent poursuivre leur mission de préservation du référent religieux national et lutter contre l'intolérance et les courants takfiristes». Cette manifestation qui a vu la participation de nombreux cheikhs de Zaouïas du pays et de l'étranger intervient dans un contexte particulier, marqué par la montée en puissance des courants djihadistes qui «portent atteinte à l'image de l'Islam et des musulmans à travers le monde», a indiqué un participant. Conscient des dangers qui guettent le pays, le chef des Zaouias El Rahmania n'est pas allé par quatre chemins pour expliquer la nouvelle feuille de route de ses disciples. Pour lui, les zaouïas doivent combattre «la fitna» et œuvrer pour «sauvegarder l'unité nationale et la cohésion de la société». Le conférencier est revenu longuement sur le rôle joué par les zaouïas El Rahmania durant l'époque coloniale et les défis qu'elles doivent relever aujourd'hui pour «purifier la société, montrer le chemin à suivre pour ne pas aller à la dérive». «Durant l'époque coloniale, la zaouïa était un réservoir d'où sortaient les résistants et les combattants contre l'occupant. Elle était aussi un lieu de savoir qui a formé des savants et d'éminents hommes de culture. Aujourd'hui, son rôle est de contrecarrer les idéologies incompatibles avec notre patrimoine culturel ancestral», a-t-il conclu. Il est à faire remarquer que les cheikhs de cette confrérie ne s'étaient pas impliqués directement dans les affaires politiques durant ces dernières années. Cela, contrairement à d'autres «Tariqa» qui ont apporté ouvertement leur soutien à Abdelaziz Bouteflika lors des présidentielles des quinze dernières années.