L'opération de choix de postes de chef de service hospitalo-universitaire pour le service de pédopsychiatrie de l'hôpital Mahfoud Boucebci (Chéraga) suscite la polémique. Lors de l'assemblée, tenue le 25 juin dernier, un maître de conférences en psychiatrie pour adultes a émis le vœu d'être à la tête du service de psychiatrie pour enfants. Sitôt le souhait émis, une levée de boucliers contre sa nomination n'a pas tardé. Des psychiatres se sont rassemblés, le 18 novembre dernier à l'hôpital de Chéraga, pour mettre en garde contre ce qu'ils considèrent comme une «grave dérive». «Ce service de psychopédiatrie ne peut pas être géré par une personne qui n'est pas du domaine. Nous contestons le fait qu'un psychiatre pour adultes, qui n'a jamais traité ou pris en charge des enfants, soit mis à la tête de ce service», avaient-ils expliqué lors de cette manifestation. Le professeur Madjid Tabti, chef de service de psychiatrie au CHU de Béjaïa et vice-doyen à la faculté de médecine de Béjaïa, dont la nomination est remise en question, n'a pas manqué de répondre à ses détracteurs. «En effet, un groupuscule de psychiatres conteste la légitimité de mon choix au poste de chefferie de service hospitalo-universitaire au service de pédopsychiatrie de l'EHS Mahfoud Boucebci de Chéraga, au motif d'insuffisance, voire d'absence de qualification et de compétence. Etant, maître de conférences ‘‘A'', titulaire d'un doctorat en sciences médicales/spécialité psychiatrie (DESM), suite au dernier concours de nomination au poste supérieur de chef de service hospitalo-universitaire, j'ai choisi, conformément à la réglementation en vigueur, le poste cité plus haut, selon le choix que permettait mon classement. Il convient de préciser, s'il s'en fallait, que ce choix est intervenu suite à l'organisation d'un concours ayant fait l'objet d'une large diffusion et d'une information convenable, tant des postes mis au concours que des conditions d'accès, et qui s'est déroulé en séance plénière et publique au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en présence des candidats, d'un observateur du syndicat (Snechu), sous la présidence de Monsieur le directeur des ressources humaines du MESRS et du représentant du ministère de la Santé. Autrement dit, à la suite d'une procédure des plus légales», explique-t-il dans une déclaration à El Watan. Si les psychiatres rassemblés pour contester sa nomination ont tenu à préciser qu'il ne s'agit pas pour eux d'«une affaire de personnes», en évoquent le vaste champ d'intervention de la pédopsychiatrie (autisme, déficience mentale, toutes les situations de traumatisme liées à la violence, les troubles d'adaptation, les difficultés scolaires…), sur lequel plusieurs équipes travaillent depuis plus de 20 ans, le professeur Tabti se défend, pour sa part, en soulignant que «dans la spécialité de psychiatrie et sur le plan universitaire, en l'état actuel des choses, on n'établit pas de distinction quelconque entre les praticiens exerçant aussi bien dans les services de psychiatrie de l'adulte, que les services d'addictologie, de psychiatrie médicolégale et de pédopsychiatrie». Et au mis en cause de s'interroger ensuite sur les motifs réels qui ont amené ses confrères à dénoncer sa nomination au poste de chef de service, dont il n'exclut pas qu'il serait, dans leur esprit, un «poste réservé».