Aled Eirug, membre du conseil d'administration du British Council, était l'invité du forum de Liberté, hier, pour parler du «Rôle des médias dans une démocratie moderne». Pour l'ancien journaliste de la vénérable BBC, la pluralité et l'ouverture médiatique sont «indissociables de la bonne marche d'une démocratie» car elles sont autant d'éléments qui offrent une plus grande diversité d'opinions et contribuent à la cohésion sociale. Le conseiller politique des médias a cependant rappelé que la liberté de la presse est une notion balbutiante à cause des difficultés des médias qui doivent faire face à l'influence des politiques et des milieux financiers. Il rappelle que les gouvernements ont tendance à tout faire pour empêcher la diffusion d'une information qui leur est préjudiciable. «Il arrive que les dirigeants évoquent les arguments de sécurité et d'intérêt général pour ne pas diffuser une information publique, un moyen aussi pour eux de ne pas assumer leurs responsabilités», a-t-il affirmé. Face à cette situation, Aled Eirug insiste sur la «nécessité» pour un média public de s'affranchir, autant que possible, des injonctions et autres orientations du pouvoir, afin de garantir son autonomie éditoriale. Face à l'explosion des réseaux sociaux, celui qui a occupé plusieurs fonctions au sein de la BBC juge que si Twitter et facebook sont de nouveaux vecteurs de l'information, il reconnaît qu'ils ont contraint les médias traditionnels à plus de réactivité. «Le principal défi face à cette technologie consiste, néanmoins, à savoir réagir à ces publications non soumises au contrôle», a-t-il affirmé, estimant en même temps que ces réseaux sont un moyen de communication «susceptible d'apporter un plus aux médias traditionnels». Et de rappeler la campagne de Barack Obama lors de la présidentielle de 2008 : il s'était appuyé sur la force des réseaux sociaux pour lever des fonds et mobiliser ses partisans. «Tout dépend de quel côté on se place. Si on considère que raconter sa vie sur facebook est une futilité, alors on peut juger être pessimiste et estimer que tout cela est d'une grande futilité», a-t-il estimé.