Lors d'une journée d'information hier à l'hôtel Safir (Alleti), le MSP a tenu, comme à son habitude, à célébrer la désormais traditionnelle fête de la presse avec les représentants des médias nationaux. En présence de membres du conseil consultatif palestinien, Bouguerra Soltani, le président du MSP, a rendu hommage à la corporation pour les sacrifices consentis sur le terrain, invitant la presse nationale à plus de professionnalisme, seul outil à même de l'ériger en véritable «quatrième pouvoir», et à prendre en charge l'édification d'une société démocratique, considérant que la liberté d'information est l'un des piliers principaux. Dans son évaluation de l'exercice de la liberté d'information, indissociable des autres libertés, Bouguerra Soltani a estimé que, sur le plan international, elle a connu une régression, notamment depuis les événements du 11 septembre. A l'opposé, la liberté d'information a gagné du terrain en Algérie, où le secteur a réalisé des acquis, dont une Constitution qui garantit la liberté d'information, la pluralité syndicale, etc. comparée aux pays du tiers-monde et du monde arabe, l'Algérie dispose d'un système d'avant-garde, excepté deux points relatifs à l'ouverture du secteur de l'audiovisuel et à la levée des sanctions contre les journalistes. Dans ce cadre, M. Soltani a rappelé les propositions de loi, introduites par le groupe parlementaire de son parti, visant à dépénaliser la diffamation. Il révélera que la proposition avait été entérinée par le bureau de la Chambre basse et serait programmée pour la session de printemps. Tout en exprimant sa fierté quant au niveau atteint par la presse nationale, il a cru devoir prodiguer quelques «conseils» à ses représentants qu'il appelle au «professionnalisme, et à s'éloigner de la diffamation». «L'ouverture aux capitaux étrangers a transformé une partie de la presse en une démarche vouée à l'échec», a-t-il ajouté. Il est nécessaire de lutter pacifiquement pour mettre en place une loi qui protégerait les journalistes et la presse, a-t-il affirmé. Un parlementaire palestinien, Merouane Abouras, a, à son tour, rendu hommage à la presse algérienne pour «avoir fait bouger la rue en soutien au peuple palestinien lors de l'agression contre Ghaza». Par ailleurs, des universitaires ont abordé dans les détails l'état de «la liberté d'information en Algérie, suivant le triptyque qui lui a été désigné, à savoir opportunités, défis et enjeux».Dans ce contexte, un universitaire épinglera les jugements subjectifs des ONG qui répertorient l'Algérie dans une mauvaise position en matière de respect des libertés, notamment de l'information, avant d'émettre une série de recommandations, dont celle portant sur la nécessité de codifier les transactions publicitaires, estimant, en outre, que la lutte contre la corruption que le «4ème pouvoir» est censé mener n'aura d'effet que s'il se dote de ses attributs.Abordant l'ouverture du secteur de l'audiovisuel, un universitaire est allé a contresens des attentes de l'assistance, affirmant que l'ouverture en matière de l'information ne dépend pas forcément de celle du secteur à la concurrence. Pour preuve, au Canada et en Grande-Bretagne, les médias publics sont plus ouverts à la société que les privés. Car, pour lui, l'essentiel réside dans l'acceptation de l'autre. Il n'est plus possible de parler de fermeture devant le flux déversés sur nos écrans par les télévisions étrangères, mais de penser au préalable à mettre en place une autorité de régulation. Il ne faut pas non plus réduire l'ouverture au débat politique aux dépens du débat social et des informations de proximité. En conclusion, il y a nécessité pour la presse de revenir à sa mission primordiale : celle d'informer, indiquent les intervenants. A. R.