Le traitement du cancer du sein par radiothérapie sera disponible dans moins d'un mois. Le centre anti cancer (CAC) de Batna, pour les services déjà ouverts, fonctionne correctement. Il est même, en plusieurs points et contre toute attente, performant. En effet, avec une ouverture laborieuse et des retards successifs, dans la réalisation ainsi que dans son équipement, rien ne laissait augurer un fonctionnement aussi fluide. Le service d'oncologie dispose de 60 lits. Nombre de lits correspondant aux patients traités par jour, dans des conditions plus qu'acceptables. L'accès au soin est très rapide comme en témoigne plusieurs patients rencontrés sur place. Selon eux, la durée entre la requête du patient et la première séance de chimiothérapie ne dépasse pas en moyenne 10 jours. «Les infirmiers sont débordés. Ils sont un petit nombre, mais nous traitent aimablement. Nous sommes soignés dans de bonnes conditions», nous a affirmé un patient de modeste condition sociale. Le service de radiothérapie, quant à lui, draine environ 50 patients par jours et ce, en n'utilisant que deux accélérateurs sur les trois dont il dispose. Selon Aîssa Madhoui, directeur du CAC, ledit service traite toutes les pathologies cancéreuses de la sphère ORL et du pelvis. Avec un nombre de séances pour un seul patient atteignant les 15. «Ces types de pathologies répondent très bien à la radiothérapie. C'est du radical», a-t-il déclaré. En outre, le nombre de patients traités en radiothérapie sera presque doublé avec l'entrée en fonction du traitement du cancer du sein ; unique pathologie qui n'est pas traité actuellement mais néanmoins en pole position des cancers les plus répandus. «On est en train de se préparer pour le traitement du cancer du sein. On a privilégié la formation de notre personnel dans les autres spécialités parce qu'elles sont très compliquées. Celle du cancer du sein est simple», a justifié notre interlocuteur s'engageant à ce que cette dernière soit disponible dans moins d'un mois. «On a un accord d'échange avec le CAC de Sétif qui lui dispose du traitement pour le cancer du sein. On soigne leur patients dans les autres spécialités», a-t-il rassuré. Le CAC se développe Les ambitions du CAC de Batna sont grandissantes et laissent entrevoir un futur radieux. Un projet de jumelage avec l'hôpital universitaire de Rouen est en cours, et est appuyé par l'université et par le ministère. Cette collaboration ambitionne d'être étendue à d'autres spécialités avec toutes les structures médicales de Batna. «On ne peut pas rester tout seul. La mise en place de moyens est plus fluide et beaucoup plus facile qu'en France. C'est notre point fort. On pourra ainsi engager un véritable projet de recherche à Batna», a déclaré Aïssa Madhoui. Par ailleurs, toujours selon notre interlocuteur, de nouveaux accessoires seront introduits dans la palette de traitement de la radiothérapie. Ils réduiront le nombre de séance de 15 à 3. Avec la direction prise par le CAC, le traitement radical sera mineur. «On travaille avec l'optique d'instaurer la culture du diagnostic précoce en usant de pratiques simples comme l'autopalpation», a-t-il dit. Certes, le CAC de Batna fonctionne, mais, il est loin encore d'un fonctionnement optimal. Plusieurs services sont encore fermés. Le personnel est encore incomplet malgré les efforts des derniers recrutements. Le service d'oncologie souffre, à l'instar de tout l'établissement, d'un manque de personnel paramédical. Actuellement, une promotion de 30 paramédicaux est en fin de cycle. Une autre, elle aussi de 30 étudiants, est en cours de formation. Le cap est bien tenu, en espérant qu'il le restera.