Il m'a fallu 150 DA pour aller en ville, j'ai attendu plus d'une heure pour accomplir 3 km en bus ! » Phrase parmi d'autres entendues samedi dernier suite à la suspension volontaire de nombreux transporteurs en commun. Ceux-là remettent en cause la décision, semble-t-il unilatérale, de changement des lignes assurées jusqu'ici. « Nous voulons bien accepter la remise en cause de l'ordre dans les lignes de transport, mais il fallait nous inclure dans les discussionse », diront certains représentants. 80 bus du transport urbain ont été touchés par ces nouvelles mesures et l'arrêt de travail est un manque à gagner pour quatre familles, pensent certains. Interrogés sur la recette par jour, les hésitations seront vite dépassées pour révéler un chiffre de 3100 DA/jour de frais. Le point le plus sensible et qui est à l'origine du mécontentement demeure les stations Guessab et Bab D'zaier. D'après les transporteurs, 33 lignes sont à changer sur le plan de l'itinéraire à emprunter. Obligation est faite par l'administration de se plier aux nouvelles orientations tout comme il sera désormais interdit – un délai est néanmoins consenti – de changer les bus à une porte qui ne sont pas destinés au transport urbain. Les modalités de sélection se sont faites en fonction du dépôt des autorisations de circuler. Ces transporteurs demandent le gel des décisions et l'organisation de réunions de travail avec étude des différentes propositions. M. Bensalem, directeur du transport pour la wilaya de Blida depuis mars dernier et traînant derrière lui plus de 12 années d'expérience dans la même fonction, a déclaré avoir établi un diagnostic au lendemain de sa nomination et qu'il avait présenté un plan de réorganisation du transport intra et extra-muros de la wilaya de Blida. Il affirme qu'il avait trouvé un seul transporteur chevauchant sur quatre lignes, que des véhicules de marque Fiat datant de 1975 continuent à circuler et que des bus du suburbain continuent à assurer des lignes à l'intérieur. Il citera les lignes où il fallait désengorger comme la ligne Yousfi, la ligne Guessab et a créé de nouvelles lignes telles Hay Driouech-marché Guessab avec 5 bus, le renforcement des bus sur les lignes Sidi Kebir et Chachou tout comme ont été rajoutées les lignes vers Ben Boulaïd I et II et Hay Fettal. « Nous n'avons introduit aucun nouvel opérateur ! », a été l'affirmation catégorique du directeur du transport pour la wilaya, mais il confirmera l'arrivée au mois de septembre de 30 nouveaux bus pour une même compagnie et il fera jouer la concurrence. « Le client est en droit d'exiger la qualité et nous y travaillons. » La station de l'Oued Sidi Kebir revient au devant de la scène pour les rotations à assurer et M. Bensalem annoncera que toutes les commodités seront assurées pour le confort des usagers. L'assainissement du secteur est basé sur le décret 415 du 20 décembre 2005 avec le fait nouveau consistant dans la durée d'autorisation d'emprunt d'une ligne. M. Bensalem révélera également le projet d'une nouvelle gare routière : « 20 ha nous seront nécessaires et nous devons les trouver à l'intérieur du périmètre de la commune de Blida. » Il s'agit de prendre en charge « correctement » près de 70 millions de voyageurs/an. « Blida ressemble au Canal de Suez avec le passage obligé pour nombre de transporteurs des wilayas limitrophes. » Le nouveau dispositif pour le transport public n'a pas fait que des heureux et certains transporteurs, nouvellement affiliés à des syndicats, comptent remettre en cause ce « partage » qui semble leur avoir enlevé une part importante des bénéfices.