À quelques semaines seulement des fêtes de fin d'année, l'hôtel de Taghit (4 étoiles) entièrement rénové, qui a coûté la coquette somme de 1 milliard de DA (rénovation et équipements compris), selon le PDG de la chaîne d'hôtellerie El Djazaïr, attend toujours son inauguration officielle pour accueillir sa clientèle. Géré par cette chaîne, son PDG a effectué lui-même le déplacement à Taghit pour l'inauguration officieuse de l'établissement au mois de juin dernier. A cette occasion, il était accompagné d'un important staff composé de gestionnaires de l'hôtel de l'ex- Saint Georges et un personnel spécialisé dans l'art culinaire venu d'Alger pour une formation sur place du personnel cuisinier de l'hôtel de quatre jours et aussi en présence de plusieurs personnalités locales. Les visiteurs ont été émerveillés par le luxe, la qualité de la rénovation et les innovations introduites à l'intérieur de la structure hôtelière dominant une superbe vue de la palmeraie de l'oasis de Taghit. Mais le premier responsable de l'hôtel El Djazaïr n'avait pas hésité de déclarer, dans un franc parler, lorsqu'il a été interrogé sur le type de clientèle que va accueillir le luxueux établissement de 4 étoiles, que «l'établissement hôtelier a été entièrement réhabilité pour recevoir en priorité une clientèle exclusivement européenne» en raison, croit-on deviner, de la cherté des nuitées. Certains s'interrogent même si cet investissement sera rentabilisé alors que six mois se sont déjà écoulés depuis la réception de l'hôtel qui demeure toujours fermé. Selon une information non confirmée, l'hôtel de Taghit attend pour son ouverture officielle la visite de la ministre du Tourisme et de l'Artisanat. Aussi, l'on a appris de source autorisée que pour cette année les localités touristiques de Taghit et de Béni Abbès s'apprêtent à accueillir pas moins de 10.000 visiteurs de toutes les régions d'Algérie pour la fête de fin d'année alors que la petite agglomération de Taghit ne dispose que d'une pension d'une dizaine de chambres gérée par un privé et une auberge de jeunesse. Ces cités touristiques continuent toujours à souffrir du manque flagrant de structures d'accueil intermédiaires accessibles à la majorité. Devant l'important flux de visiteurs annoncés, l'oasis de Taghit avec ses 8.000 résidents est totalement saturée et les réservations en matière de location des chambres chez les habitants ont dépassé, depuis un mois déjà, toutes les prévisions. Pour pallier à ces carences manifestes en matière d'accueil, les autorités locales ont déjà mobilisé les établissements scolaires (lycées et CEM) qui seront vides pour héberger les hôtes durant la période des vacances scolaires d'hiver.