Les traditionnels séjours de fin d'année à Béchar attirent beaucoup de touristes, mais l'infrastructure d'accueil fait défaut. Avec un important réseau routier couvrant la totalité des localités, l'électrification permanente, la distribution constante de l'eau potable, deux aéroports en service, deux oasis paradisiaques (Beni-Abbès et Taghit) et l'accueil extrêmement chaleureux des populations locales, le tourisme avec de tels atouts peine pourtant à démarrer. On s'accorde à dire ici qu'il reste, néanmoins, tributaire de la disponibilité de structures suffisantes, adéquates et de la qualité de l'accueil, de la formation de personnels et des prix étudiés à la portée des bourses moyennes. Il est pourtant l'un des secteurs économiques déficitaires en matière d'emploi en mesure de résorber une grande partie du chômage des jeunes dans la région, pour peu que la volonté soit présente et les moyens mis en place. Commençons d'abord par la bâtisse qui abrite la direction du tourisme de la wilaya et qui reflète quelque peu le marasme dans lequel est plongé ce créneau. Cette direction occupe un appartement de cinq pièces loué depuis des décennies à la commune de Béchar, où 20 employés y travaillent dans l'étroitesse. Le contraste est saisissant entre cette volonté clamée depuis toujours de faire du tourisme l'un des piliers de l'économie nationale et l'ambition de donner une véritable impulsion à ce secteur quasi moribond incapable de drainer des millions de touristes nationaux et étrangers. Le parc hôtelier de la wilaya est constitué de 11 hôtels dont 3 étatiques (3 étoiles) répartis entre Béchar, Beni Abbès et Taghit, totalisant 518 lits et géré par l'EGTO. Les 8 hôtels restants appartiennent à des privés et ont une capacité d'accueil totale de 488 lits. La direction du tourisme entretient avec ses établissements privés des rapports de contrôle, d'orientation et d'assistance. Ils ont abouti à une nette amélioration de la qualité de l'accueil et de service constatée. On peut citer, à titre d'exemple, l'hôtel Maghreb El Arabi et l'hôtel El Djazaïr en aménagement. Pour ce qui est des établissements étatiques de Beni Abbès et Taghit, ces derniers souffrent de problèmes de maintenance, d'équipements vétustes, de formation des personnels et de manque de gestionnaires qualifiés. Mais ces gestionnaires ne peuvent rien décider sans l'aval de l'établissement Gestour qui est responsable en matière d'investissements de l'ensemble des hôtels de l'Etat et non l'EGTO. L'hôtel Antar de Béchar, qui dispose de 160 lits dont 100 sont exploités, vient d'obtenir des crédits en vue d'une rénovation d'une partie de sa bâtisse. Deux éléments fondamentaux empêcheraient l'essor du secteur : la formation inexistante et l'absence de traditions de pratique touristique qu'il faudra créer dans la région. Actuellement, ce sont quelques associations qui encadrent, accompagnent et orientent les touristes en visite. En outre, un facteur et non des moindres vient s'imbriquer depuis quelques années dans l'ensemble des insuffisances citées : les prix. Les hôtels étatiques sont pratiquement vides toute l'année durant à cause, notamment, des tarifs rédhibitoires. Une chambre pour une nuitée coûte entre 2000 et 2500 DA, un prix jugé exorbitant par les nationaux auquel il faut ajouter la restauration. Les charges sociales de ces structures constituent un autre fardeau pour ces établissements. Au 2e trimestre 2009, seulement 7372 nationaux et 536 étrangers ont été hébergés dans les établissements touristiques. Un chiffre insignifiant au regard des potentialités régionales mal exploitées.