Le Maroc «continue de défier ouvertement» les Nations unies et «sape» ses efforts visant à aboutir à une solution au conflit du Sahara occidental, a regretté, hier à Alger, le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz. Intervenant à l'ouverture de la 5e conférence internationale d'Alger sur «Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui», le président Abdelaziz a saisi l'occasion pour exhorter la communauté internationale à prendre des mesures «sévères» contre le Maroc. «C'est bien le Maroc qui refuse de recevoir l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et de permettre à sa représentante spéciale, Kim Bolduc, d'entamer sa mission», a-t-il affirmé. Ainsi, selon lui, le Maroc est «responsable de crimes contre l'humanité pour avoir édifié le mur de séparation qu'il a truffé de millions de mines, interdites d'usage à l'échelle internationale». Il a en outre réitéré son appel à l'élargissement des prérogatives de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme dans les territoires occupés. Et tout en insistant sur la nature «indiscutable» du droit des Sahraouis à l'autodétermination, Mohamed Abdelaziz a estimé que «l'acharnement du Maroc à lui refuser ce droit et en pratiquant la répression, ne font qu'accentuer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre son combat». «Les tentatives du Maroc d'imposer le fait colonial se sont avérées vaines et ont été accueillies par un refus catégorique de la part des Sahraouis», a-t-il indiqué. Le secrétaire général du Front Polisario a par ailleurs averti que la drogue en provenance du Maroc constitue une «menace réelle» pour la paix et la sécurité dans la région, accusant le makhzen de pratiquer une «politique expansionniste» à l'égard de ses voisins. «En raison de cette situation, le royaume marocain contribue au financement et à l'encouragement de la criminalité organisée et du terrorisme transnational», a-t-il mis en garde. Intervenant à l'occasion de cette conférence qui a vu la participation de plusieurs délégationsvenues des quatre coins du monde, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Ayachi, organisateur de cette manifestation, a réaffirmé le soutien «indéfectible» de l'Algérie à l'égard de la question sahraouie. Un soutien qui, poursuit-il, «est puisé de son respect à la légalité internationale et de sa culture révolutionnaire». M. Ayachi a dénoncé l'attitude du Maroc, considérant que «ni la fuite en avant ni le défi de la communauté internationale ne sauraient être la solution au conflit du Sahara occidental». «Seul le respect la légalité internationale doit en être l'issue juste et rapide», de ce conflit, a-t-il conclu. La présidente de la Fondation sahraouie aux USA, Suzanne Scholte, a déclaré : «C'est un conflit terrible que nous vivons», estimant que le peuple sahraoui est «un peuple noble qui s'est toujours comporté de manière pacifique. Nous devons travailler tous ensemble jusqu'à ce que le peuple sahraoui soit libre».