Malala, l'icône mondiale du combat pour l'éducation des filles, a dénoncé avec véhémence les «actes atroces et lâches» des talibans. Un groupe armé taliban constitué de 6 membre a tué, hier, au moins 141 personnes, dont une centaine d'élèves âgés la plupart de 10 à 20 ans, lors d'une attaque visant une école fréquentée par des enfants de soldats. L'armée pakistanaise n'a réussi à mettre fin au massacre qu'après 7 heures de combats avec les terroristes. L'attaque qui a débuté vers 10h30 locales (5h30 GMT) a été revendiquée par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) qui a dit vouloir ainsi venger l'offensive militaire en cours contre lui dans la région. «Nous avons mené cette attaque après une enquête qui a indiqué que les enfants de plusieurs haut responsables de l'armée étudient dans cette école», a expliqué Muhammad Khurasani, un porte-parole du TTP, en la revendiquant. Cette expédition punitive est l'une des plus sanglantes perpétrées ces dix dernières années au Pakistan. Elle est déjà l'une des plus marquantes car le TTP, proche d'Al Qaîda, a visé les enfants des soldats qu'il combat. Selon des témoins, les assaillants sont passés de classe en classe pour abattre froidement, à bout portant, les malheureux enfants. Près de 500 élèves étaient alors présents dans l'établissement scolaire. Une tragédie nationale Dénonçant cette «tragédie nationale» provoquée par des «sauvages», le Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, a décidé de se rendre sur place, une chose rare dans ce pays habitué aux attaques rebelles. «Ces enfants sont mes enfants, le pays est en deuil et je suis en deuil», a-t-il ajouté. Parmi les premières réactions internationales, le Premier Ministre britannique, David Cameron s'est dit «choqué et horrifié de voir que des enfants sont tués juste parce qu'ils vont à l'école». Le président français, François Hollande, s'est, lui, insurgé contre cet acte «ignoble». L'Inde, voisin et traditionnel rival du Pakistan, a fermement condamné aussi, par la voix de son Premier ministre, Narendra Modi, cette attaque «lâche, inhumaine et d'une indicible brutalité» et s'est déclaré solidaire d'Islamabad. «Notre cœur est avec ceux qui ont perdu des êtres aimés aujourd'hui. Nous partageons leur douleur et leurs offrons nos plus profondes condoléances», a-t-il ajouté. De nombreux établissements scolaires ont, rappelle-t-on, été visés par le passé par des attaques souvent meurtrières. En sept ans, les talibans ont mené des centaines d'attaques qui ont fait plus de 7000 morts à travers le pays. L'un de ces attaques a d'ailleurs failli lui coûter la vie à Malala, icône mondiale du combat pour l'éducation des filles. Le 9 octobre 2012, les talibans interceptaient son car scolaire dans sa vallée natale de Swat (nord-ouest) et lui ont tiré une balle dans la tête. Miraculeusement, elle a échappé à la mort. Son engagement en faveur de l'éducation a fini par être reconnu et récompensé. En 2014, elle s'est vue attribuer le prix Nobel de la paix. L'adolescente pakistanaise, qui s'est aujourd'hui remise de ses blessures, a dénoncé avec véhémence les «actes atroces et lâches» des talibans. «Je condamne ces actes atroces et lâches et je reste unie avec le gouvernement et les forces armées du Pakistan» dans leurs «efforts louables» pour gérer la situation, a écrit hier dans un communiqué la jeune fille de 17 ans.