L'université de Boumerdès traverse une crise sans précédent. Après plusieurs actions de grève menées par les étudiants, c'est au tour de leurs professeurs de monter au créneau. Un sit-in est prévu pour aujourd'hui devant le rectorat par ces enseignants. Dans un communiqué rendu public, le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) précise que c'est une première action des enseignants qui en ont ras-le-bol de la situation qui prévaut à la faculté des sciences. Le CNES interpelle à la fois les responsables de l'université ainsi que leur tutelle afin d'intervenir très rapidement pour mettre fin à cette situation qualifiée de «très critique». L'université est paralysée depuis la rentrée 2014-2015, les étudiants ont déjà perdu un semestre, comme en témoignent leurs formateurs. «Le premier semestre tire à sa fin, alors que la majorité des cours n'a pas encore démarré, ce qui conduit à perdre un semestre d'études de l'année en cours», alerte le CNES de Boumerdès, soulignant que «les conditions favorables au travail pédagogique ne sont plus assurées pour les enseignants et les étudiants». Les enseignants de l'université de Boumerdès estiment qu'il est temps d'agir pour sauvegarder les intérêts des étudiants en s'engageant à prendre «toutes les mesures nécessaires et légales». Le constat fait par leur syndicat est des plus déplorables. Le CNES dénonce «l'absence totale d'initiatives de l'administration de l'université» afin de prendre des mesures efficaces pour résoudre les problèmes soulevés par les étudiants. Les professeurs de l'université M'hamed Bouguerra condamnent également «le recours abusif et violent à la fermeture des accès à la faculté par certains étudiants». Pour rappel, ces derniers réclament le rachat, l'annulation des dettes pour les fins des cycles et le passage licence-master sans conditions. Certains remettent en cause les intitulés des diplômes de leurs formations, d'autres ont soulevé des problèmes relatifs à la gestion bureaucratique des services de la scolarité.