Vent de colère dans plusieurs universités du pays. Les étudiants crient leur ras-le-bol en dénonçant leurs conditions de scolarité et d'hébergement jugées déplorables sur tous les plans. A l'université M'hamed-Bouguerra dans la wilaya de Boumerdès, des centaines d'étudiants ont initié un mouvement de protestation depuis trois jours. En effet, les protestataires ont élaboré une plate-forme de revendications portant 18 réclamations. Ces dernières s'articulent autour de la demande d'amélioration des conditions d'études et de résidence. Il est enregistré un déficit de 2000 lits à leur cité universitaire. Ces étudiants «révoltés» interpellent les autorités compétentes à leur tête le directeur de l'office des oeuvres universitaires au niveau de Zemmouri pour répondre à leurs doléances. Les signataires de la plate-forme réclament la prise en charge de 16 étudiants blessés en leur fournissant les médicaments nécessaires, une ambulance ainsi que des psychologues. Ils demandent également d'assurer la sécurité au sein de leur cité universitaire en mettant en place des caméras de vidéo-surveillance pour repérer toute personne étrangère voulant s'introduire dans le campus. La contestation est aussi le quotidien des étudiants de l'université Cheikh Larbi-Tebessi dans la wilaya de Tébessa. Au niveau de l'Institut des lettres, quelque 490 étudiants ont déclenché depuis hier une grève ouverte en signe de protestation contre leur non-admission au master alors qu'ils avaient accompli trois ans d'études en LMD (Licence-Master- Doctorat). Les protestataires ont adressé leurs doléances au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi qu'au recteur de leur université en plus du directeur de leur institut. Dans leur requête, les signataires exigent le passage au master de tous les étudiants ayant accompli leurs trois années de LMD avec leurs différentes filières sans exception. Idem pour la wilaya de Guelma, où des dizaines d'étudiants affiliés aux Instituts de droits, des lettres et des sciences sociales ont sillonné hier les différentes salles de leur institut. Leur objectif consiste à sensibiliser les responsables quant à leurs problèmes qui durent et perdurent depuis deux mois. En fait, les protestataires demandent l'accès au master pour les filières suivantes: psychologie, information et communication ainsi que la langue française. L'Union générale des étudiants libres a envoyé récemment une correspondance au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le droit pour l'accès au master pour les étudiants affiliés dans les filières citées est réaffirmé. Par ailleurs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, les étudiants de l'Institut des sciences politiques de l'université Mouloud-Mammeri sont en grève depuis hier. Les grévistes ont organisé une marche vers l'administration de leur faculté où ils ont également procédé à la fermeture des bâtiments. Ces derniers motivent leur action qu'ils comptent poursuivre longtemps, par le refus des méthodes d'enseignement des professeurs qu'ils ont qualifiés d'idéologues et non d'enseignants. Ils réclament un enseignement de qualité et une gestion de l'administration qui prend en considération l'intérêt des étudiants et non des aspects idéologiques.