-La valeur de la monnaie algérienne chute encore. Mohamed Laksaci a parlé d'une baisse du taux de change moyen du dinar face à l'euro de 4,32% au premier semestre 2014, contre une hausse de 2,31% face au dollar américain. Quels sont les facteurs auxquels obéit cette perte de valeur de la monnaie nationale ? D'abord, je dois dire que la valeur du dinar algérien, par rapport aux devises étrangères, aussi bien que l'euro ou le dollar, est relativement stable. C'est la variation de la valeur de l'euro par rapport au dollar, ou la variation de la valeur du dollar par rapport à l'euro qui font que la baisse du taux de change augmente. Au premier trimestre 2014, l'euro avait augmenté par rapport au dollar et c'est la raison pour laquelle sa valeur par rapport au dinar algérien avait augmenté. Si l'on prend le cours actuel, on constate que l'euro a baissé par rapport au premier trimestre 2014 du fait que sa valeur a baissé par rapport au dollar.Dans ce cas précis, c'est la valeur du dollar qui a augmenté. Mais globalement, on peut dire que le dinar algérien, vis-à-vis des devises étrangères, est relativement stable et les variations qui interviennent sont dues aux variations des devises étrangères sur le marché international, principalement l'euro et le dollar. -Les opérateurs économiques crient déjà aux pertes et parlent d'incidences néfastes de cette perte de valeur sur l'entreprise et sur l'économie en général. Quelle lecture pouvez-vous en faire ? Sur le plan interne, le dinar a beaucoup perdu de sa valeur et cela, nous le constatons au niveau des prix des biens et marchandises dont les prix ont considérablement augmenté. Cela est dû au fait qu'il y a une liquidité très importante. Actuellement, nous avons plus de 3000 milliards de dinars de billets et de pièces de monnaie en circulation, sans tenir compte de ce qui existe au niveau des banques. Tout cela pèse sur les prix et favorise la spéculation. C'est la raison pour laquelle nous assistons à une augmentation des prix incontrôlée. L'impact est beaucoup plus ressenti par les ménages et, bien entendu, les entreprises économiques dans la mesure où elles sont alimentées et approvisionnées de produits acquis sur le marché national. La répercussion est, dès lors, visible sur les coûts de production. -Le niveau de cotation d'une monnaie reflète toujours l'état de l'économie d'un pays. Dans une conjoncture aussi délicate, marquée par la chute des prix du pétrole et la dépendance à l'égard des recettes pétrolières, pensez-vous que le dinar est aujourd'hui à sa juste valeur ? Il est difficile de déterminer si le dinar est à sa juste valeur ou pas. Mais ce qui est certain, c'est que dans la mesure où notre économie est vulnérable du fait qu'elle repose sur les revenus des exportations d'hydrocarbures, la monnaie devient nécessairement vulnérable. Il est clair que notre économie est très dépendante de l'extérieur, ce qui fait que la valeur de notre monnaie dépend des prix des produits sur le marché international, en ce sens que toute augmentation des prix se répercute sur la valeur du dinar.