«Don Giovanni» est un opéra composé par l'Autrichien Mozart, en 1787 à Prague. La fosse du Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi d'Alger a été rouverte mardi soir, au grand bonheur des amateurs de la grande musique pour les besoins de l'opéra «Don Giovanni», du compositeur autrichien Wolfgang Amadeus Mozart. Dirigé par le maestro Amine Kouider, l'Orchestre symphonique national, réduit à quarante musiciens en raison de l'étroitesse de l'espace et de l'exigence musicale, a interprété les deux actes de l'opéra pendant trois heures face à une salle archicomble. Le spectacle a été dirigé par le Français Nicolas Rigas, avec la participation d'une dizaine de chanteurs. Cet opéra burlesque, appelé «drame joyeux» (Dramma giocoso en italien) fut créé par Mozart au Théâtre Nostitz à Prague fin octobre 1787 sur un livret de Lorenzo da Ponte. Ce poète italien a écrit plusieurs opéras entre 1783 et 1804 pour des compositeurs tels qu'Antonio Salieri, Vincenzo Righini, Francesco Bianchi et Peter Von Winter. Pour Mozart, il a écrit en 1786 «Les noces du Figaro», d'après une pièce de Beaumarchais. Le succès de cet opéra avait amené Le théâtre des Etats de Prague à commander un autre spectacle à Mozart et à Da Ponte (à l'époque Prague était une grande place culturelle au centre de l'Europe). Dans son écriture en langue italienne, Da Ponte a repris le personnage mythique de Don Juan créé par le dramaturge espagnol Tirso De Molina vers 1630. Don Juan était un homme séducteur et jouisseur qui ne donnait aucune attention aux règles sociales, un libertin avant l'heure. Don Giovanni de Mozart était un homme infidèle, impulsif, jouisseur et malin. Soutenu par son valet Leporello, prêt à tout, il séduisait les femmes (il avait un faible pour la belle Donna Anna, la fiancée d'Ottavio), multipliait les «mauvais» coups et échappait à chaque fois à ceux qui lui en voulaient. Il avait notamment tué le commandeur qui devait revenir plus tard pour prendre sa revanche. Le jeu des artistes sur la scène du TNA était parfait, des mots en arabe ont été ajoutés au texte en français, suscitant la réaction du public. Le chant se faisait, comme le veut la tradition, en italien. Les musiciens de l'Orchestre national algérien ont bien suivi la direction de Amine Kouider, grand amateur des compositions de Mozart. «Don Giovanni est l'opéra des opéras, une pièce théâtrale musicale. Pour moi, Mozart est né pour composer des opéras. Il a vécu 36 ans, mais il a laissé de belles choses pour la musique. L'histoire racontée par Don Giovanni est toujours vivante, portée par des générations d'admirateurs. Le public algérien veut voir ce genre des spectacles, le Bel Canto. Don Giovanni a été joué à Alger pour la dernière fois en 2001. Cette fois, le décor, les habits et la mise en scène ont été changés», nous a déclaré Abdelkader Bouazzra, directeur de l'Orchestre symphonique national. Il a rendu un hommage à Amine Kouider et à sa maîtrise de la direction d'orchestre. «Nous avons en Algérie des musiciens professionnels, capables d'assurer un opéra de trois heures. Le public nous a beaucoup aidés avec sa concentration et son appréciation. Nous avons donc vécu des moments de pur bonheur avec le public», a soutenu Abdelkader Bouazzara.