L'armée d'occupation israélienne a violé le cessez-le-feu en vigueur depuis août, à Ghaza, en lançant, vendredi soir, des raids dans le sud de l'enclave palestinienne au moment où la question de la reconnaissance de l'Etat palestinien continue à recevoir un fort soutien de par le monde. Les avions israéliens ont opéré des frappes contre des cibles dans le sud de Ghaza, ont indiqué hier des témoins. Selon un porte-parole du ministère de la Santé du territoire palestinien, l'agression, la première par les forces israéliennes depuis le cessez-le-feu instauré en août dans l'enclave, n'avait pas fait de blessé. Hamas et Israël ont signé un cessez-le-feu le 26 août dernier initié par l'Egypte, mettant fin à 50 jours d'agression ayant provoqué la mort de 2140 Palestiniens en majorité des civils. Dans un autre incident à Ghaza, au moins six Palestiniens ont été blessés vendredi par des tirs de soldats israéliens près de la frontière entre Israël et l'est de la ville, selon des sources médicales.Cette agression a eu lieu lorsque des dizaines de jeunes gens se sont rassemblés près de la barrière de la frontière entre l'est de la ville de Jabalia et Israël, brandissant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans anti-israéliens, selon des témoins. Chaque vendredi, des dizaines de jeunes se réunissent dans l'est de Jabalia pour protester contre le blocus imposé par Israël sur l'enclave depuis juin 2006. Victoire diplomatique Il est clair qu'Israël, vise, à travers la nouvelle escalade militaire à Ghaza, à saboter tout effort ou solution de paix puisque ses nouveaux raids coïncident avec le soutien croissant dont jouit l'Autorité palestinienne quant à la reconnaissance d'un Etat palestinien indépendant et interviennent au moment où les Palestiniens viennent de présenter à l'ONU un projet de résolution suggérant d'aboutir à un accord de paix avec Israël d'ici un an. Le Parlement européen avait, rappelle-t-on, apporté mercredi dernier son soutien de «principe» à la reconnaissance de l'Etat palestinien, emboîtant le pas à ses homologues français, britannique, espagnol et irlandais. A ce jour, 135 pays reconnaissent déjà l'Etat de Palestine. A mentionner que l'Egypte qui participe au blocus imposé par Tel-Aviv aux Ghazaouis va rouvrir sa frontière avec la bande de Ghaza aujourd'hui, pour la deuxième fois en deux mois, afin de permettre à des Palestiniens bloqués côté égyptien de rentrer chez eux. Selon l'ONU, plus de 3500 Palestiniens n'avaient pu ainsi retourner chez eux depuis la fermeture du passage, au lendemain de l'attaque-suicide qui avait tué 30 soldats égyptiens dans le nord du Sinaï. Rafah est le seul point de passage reliant le territoire palestinien au reste du monde qui ne soit pas contrôlé par Israël.