Mahmoud Abbas, lors de l'Assemblée générale de l'ONU en 2013, où il entama le processus de reconnaissance de l'Etat palestinien L'armée d'occupation israélienne a violé le cessez-le-feu en vigueur depuis août à Ghaza en lançant, vendredi soir, des raids dans le sud de l'enclave palestinienne au moment où la question de la Palestine reçoit un fort soutien. Les avions israéliens ont opéré des frappes contre des cibles dans le sud de Ghaza, ont indiqué hier des témoins. Selon un porte-parole du ministère de la Santé palestinien l'agression, la première par les forces israéliennes depuis le cessez-le-feu instauré en août dans l'enclave, n'avait pas fait de blessés. Hamas et Israël ont signé un cessez-le-feu le 26 août dernier initié par l'Egypte mettant fin à 50 jours d'agression ayant provoqué la mort de 2.140 Palestiniens en majorité des civils. Cette agression a eu lieu lorsque des dizaines de jeunes gens se sont rassemblés près de la barrière de la frontière entre l'est de la ville de Jabalia et Israël, brandissant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans anti-israéliens, selon des témoins. Sur le plan humanitaire, l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a mis en garde jeudi contre «les conséquences dramatiques» du manque de fonds qu'elle subit et qui l'empêchera bientôt de fournir des abris aux habitants de Ghaza privés de toit depuis l'agression israélienne de l'été. «A moins que la situation ne change rapidement, nous n'aurons plus d'argent en janvier, ce qui signifie que nous ne pourrons pas fournir d'aide au loyer aux familles affectées ni d'aide aux réparations (des logements détruits)», a déploré dans un communiqué, Robert Turner, directeur des opérations de l'UNRWA à Ghaza. Selon l'UNRWA, plus de 96.000 logements ont été endommagés ou détruits lors de la dernière agression israélienne dans l'enclave palestinienne (8 juillet-26 août). Il est clair qu'Israël, vise, à travers la nouvelle escalade militaire à Ghaza, à saboter tout effort ou solution de paix puisque ses nouveaux raids coïncident avec le soutien croissant dont jouit l'Autorité palestinienne quant à la reconnaissance d'un Etat palestinien indépendant et interviennent au moment où les Palestiniens viennent de présenter à l'ONU un projet de résolution suggérant d'aboutir à un accord de paix avec Israël d'ici un an. Mercredi dernier, le Parlement européen avait apporté son soutien de «principe» à la reconnaissance de l'Etat palestinien, emboîtant le pas à ses homologues français, britannique, espagnol et irlandais. A ce jour, l'Etat de Palestine est reconnu par 135 pays. Sans surprise, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils n'allaient pas soutenir en l'état l'actuel projet de résolution palestinien soumis au Conseil de sécurité. «Ce n'est pas quelque chose que nous soutiendrons», a déclaré jeudi la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki. Par la voix de son secrétaire général adjoint pour les affaires palestiniennes, Mohamed Sobeih, la Ligue Arabe a averti qu'une utilisation du veto américain au projet de résolution palestinien au Conseil de sécurité allait «nuire à la cause palestinienne» et sera «instrumentalisée par les extrémistes pour poursuivre la colonisation». Le texte soumis à l'ONU mentionne comme un des «paramètres» d'une solution négociée «un retrait complet et par étapes des forces de sécurité israéliennes, qui mettra fin à l'occupation commencée en 1967 (...) dans un laps de temps raisonnable, qui ne devra pas dépasser la fin de l'année 2017». Les deux délais définis par les Palestiniens sont à priori difficilement acceptables pour les Etats-Unis, qui martèlent qu'un accord de paix ne peut résulter que de négociations directes, et non d'une initiative unilatérale à l'ONU. Dans ce sens, l'ambassadeur palestinien à l'ONU Ryadh Mansour, a tenu à préciser que les Palestiniens «ne ferment pas la porte à la poursuite de négociations», y compris «avec les Américains s'ils le souhaitent», pour modifier ce texte et afin d'éviter un veto américain.