Rien ne va plus à la Société de viabilisation et de maintenance de Oued Smar à Alger (Sovimos), une filiale de Sogecor, affiliée à la SGP Indjab. La lenteur du traitement du dossier de privatisation de cette société par la Société de gestion des participations (SGP) a eu des conséquences graves. Les 160 travailleurs de cette société se retrouvent sans salaires depuis que cette entreprise a été déclarée éligible à la privatisation totale en novembre 2005. Pis, la situation de ces travailleurs risque encore de se détériorer étant donné que le premier avis d'appel d'offres, qui a été lancé en novembre 2005, a été déclaré « infructueux ». S'il est vrai qu'un deuxième avis d'appel d'offres vient d'être lancé, la crainte de ces travailleurs est que le processus de privatisation de leur société risque encore de tenir longtemps. Le secrétaire général de la section syndicale de Sovimos, Ogbi Yahia, s'interroge sur le devenir des travailleurs après le lancement de ce deuxième avis d'appel d'offres. « Comment peut-on demander à un collectif touché par la misère de prendre son mal en patience jusqu'à l'aboutissement du processus de privatisation dont l'appel d'offres est lancé depuis près d'une année pour que finalement on le déclare infructueux », regrette-t-il. C'est un véritable cri de détresse qu'ont lancé les syndicalistes de cette société au ministre des Participation et de la Promotion des investissements. Dans un rapport qui lui a été adressé en juillet dernier, la section syndicale de Sovimos a estimé que les autorités de la tutelle, en l'occurrence la SGP Indjab, « ne semblent pas concernées par la détérioration de la situation sociale des travailleurs de Sovimos qui empire de jour en jour ». « Pourquoi continue-t-on à pénaliser les pauvres travailleurs qui deviennent des cibles faciles à la misère et aux maladies alors que la loi leur garantit le droit à la rémunération qui leur est due à terme échu », s'interrogent les syndicalistes de Sovimos. Ces derniers, après avoir saisi Sogicor, la SGP et l'UGTA sans suite, demandent à la tutelle de dégager « une solution urgente » à leur situation. « A chaque fois qu'on réclame nos salaires ils nous disent que votre entreprise est éligible à la privatisation », déplore M. Ogbi. Décidés à arracher leur revendication, à savoir le règlement des arriérés de salaire, les travailleurs de cette entreprise promettent de revenir à la charge par des actions d'envergure. Ils menacent d'ores et déjà d'observer une grève dès la rentrée sociale si leur situation n'est pas prise en charge.