Pour avoir organisé des assemblées générales électives et procédé depuis peu à l'installation des comités du Croissant-Rouge algérien dans les communes de Sedrata, Khedara et Souk Ahras, le président du comité de wilaya a poursuivi en justice la direction de l'action sociale (DAS) tenue pour responsable de cette « campagne de déstabilisation », telle que qualifiée par les animateurs d'une conférence de presse organisée jeudi dernier. Dénonçant d'abord « le non-respect des textes régissant l'organisation des assemblées générales, à savoir l'envoi des convocations aux membres des comités, le respect du quorum, la prise en considération de la date d'expiration des mandats des comités et la lecture par les présidents de ces derniers de leurs bilans moraux et financiers de l'exercice précédent ». D'après leur déclaration, les contestataires de cette « ingérence » ont tenu à rappeler que le conseil d'Etat a annulé en date du 14 février 2006 la décision n°3 du ministère de la Solidarité relative à la création des comités intersectoriels chargés de préparer l'assemblée générale du CRA pour procéder au renouvellement des comités de wilaya et par voie de conséquence le conseil national. M.Chouadria, président du comité de wilaya de Souk Ahras a, quant à lui, insisté sur les articles 1 et 44 du statut du CRA. Alors que le premier établit clairement la différence entre association et organisation mondiale humanitaire, d'après ses propos, le second article dont une copie a été remise à la rédaction, stipule expressément que « la création d'un comité de wilaya est de l'initiative du président du Croissant-Rouge algérien, du conseil national du CRA ou d'un groupe de citoyens, membres du CRA. Cette initiative n'est autorisée que dans le cas de l'inexistence d'un comité de wilaya ». Les animateurs de la conférence de presse ont affirmé que « ce n'est pas le cas pour Souk Ahras ». La chambre administrative de Guelma prononcera dans quelques jours son verdict. En attendant, les membres du comité de wilaya déclarent la non-reconnaissance des services de la DAS comme partie organisatrice des élections, ils reprochent à un parti politique « en mal d'ancrage populaire » un « complot fomenté contre une organisation qui refuse de servir d'arène pour des manœuvres politiciennes ». Des correspondances ont été adressées aux instances compétentes et aux autorités locales concernant surtout des « procédures illégales et de visées politiciennes », toujours selon les animateurs de la conférence précitée.