Fondé en 2002, Boko Haram — dont le nom officiel est «Jamaât ahl al-sunnah li-l-Daawah wa-al-Jihād » — est un mouvement terroriste armé réclamant l'instauration d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria. Il est en état d'insurrection depuis 2009. Boko Haram multiplie les coups d'éclat violents, s'attaquant particulièrement aux écoles dispensant un enseignement jugé trop occidental. Il y commet des exécutions et des enlèvements. Plusieurs cas sont relevés depuis 2013, dont des massacres de professeurs et d'étudiants. Le 14 avril 2014, le mouvement dirigé par Abubakar Shekau intervient dans une école située à Chibok, dans l'Etat de Borneo. Ses membres brûlent le lycée, puis kidnappent 276 jeunes filles, âgées entre 12 et 17 ans, dans le but de les marier, les vendre ou en faire des esclaves. En retour de leur libération, Boko Haram réclame que l'on relâche des terroristes emprisonnés, ce qui est refusé. Cet acte abject a suscité un mouvement de protestation et d'indignation sur la scène internationale. Des chefs d'Etat et de gouvernement occidentaux ainsi que de nombreuses personnalités appuient une campagne intitulée «Bring back our girls», demandant la libération des jeunes filles. Des observateurs s'interrogent sur la pertinence d'une telle mobilisation à cette occasion, alors que l'organisation sévit depuis longtemps. Selon eux, cette campagne contribue surtout à donner une notoriété au Boko Haram. Un de ses aspects positifs est toutefois la pression qu'elle met sur le gouvernement nigérian du président Goodluck Jonathan, dénoncé pour son apathie face à ces actions des islamistes. Quelques étudiantes réussissent à s'échapper et l'armée nigériane livre des combats à Boko Haram. On soupçonne toutefois que, malgré cette intervention et l'aide logistique provenant de l'extérieur, les victimes ont été transportées dans d'autres pays voisins. Les femmes et les filles enlevées par le groupe islamiste Boko Haram sont contraintes de se marier et de se convertir et sont victimes d'abus physiques et psychologiques, de travail forcé et de viol en captivité, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié le 27 octobre 2014. Ce groupe a enlevé plus de 500 femmes et filles depuis 2009 et a intensifié les enlèvements depuis mai 2013, période à laquelle le Nigeria a imposé un état d'urgence dans les zones où Boko Haram est particulièrement actif.A. Z.