Le Canada se joint à la France et aux Etats-Unis et offre des ressources matérielles aux troupes nigérianes afin de les aider à retrouver les lycéennes prises en otage. C'est le grand branle-bas de combat autour des jeunes filles enlevées au Nigeria par le groupe Boko Haram. Le Canada vient, ainsi, de se lancer dans la bataille emboîtant ainsi le pas aux Etats-Unis. L'annonce a été faite officiellement lundi. Mais, en fait, selon toute vraisemblance, le Canada est déjà engagé depuis plusieurs jours. Objectif principal immédiat : libérer les jeunes filles prises en otage voilà déjà quelques jours. Devant la pression exercée par plusieurs pays, le chef du groupe Boko Haram au Nigeria affirme, dans une nouvelle vidéo diffusée lundi, qu'il libérera des adolescentes qu'il détient en échange de la libération de membres de Boko Haram détenus dans le pays. Certaines sources laissent entendre un véritable ratissage qu'entreprennent aussi bien le Canada que les Etats-Unis. Parallèlement aux actions gouvernementales, au Canada, la société civile se mobilise également. Comme ce fut le cas à Winnipeg lundi, des manifestants ont fait entendre leurs voix mercredi à Edmonton pour réclamer la libération des jeunes otages. La semaine dernière, le président Barack Obama avait annoncé que les Etats-Unis enverraient une équipe de militaires et de membres des forces de l'ordre pour aider les autorités nigérianes. Le chef de la Maison-Blanche estime que l'enlèvement des jeunes filles constitue une «situation révoltante», et souhaite une «mobilisation internationale» contre le groupe islamiste. La Première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, s'est jointe au mouvement «Bring back our daughters» (ramener nos filles) en appelant à la libération des jeunes otages sur le réseau Twitter. Lundi, la Maison-Blanche a pour la première fois donné des détails sur la composition de cette équipe. Parmi les 26 personnes déployées sur le terrain, «il y a cinq responsables du département d'Etat (...) et dix conseillers du département de la Défense qui étaient déjà au Nigeria» et qui ont reçu de nouveaux ordres de mission, a expliqué le porte-parole de l'exécutif américain, Jay Carney. En outre, sept autres conseillers issus du commandement «Afrique» du Pentagone (Africom) ont été envoyés, ainsi que «quatre responsables du FBI spécialisés dans la récupération, les négociations et les mesures de prévention d'autres enlèvements», a ajouté M. Carney. Si la communauté internationale ignore où les jeunes lycéennes sont tenues captives, le Département américain disait disposer d'informations selon lesquelles elles pourraient être retenues au Tchad et au Cameroun. Mais les autorités de ces pays affirment que les jeunes victimes ne se trouvent pas sur leur sol respectif. Cet enlèvement collectif avait provoqué l'indignation de la communauté internationale après que le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, eut annoncé dans une première vidéo, le 5 mai, qu'il allait vendre ces jeunes femmes comme esclaves ou les marier de force. Le ministre de l'Intérieur nigérian a exclu lundi d'échanger des prisonniers de Boko Haram contre plus de 200 jeunes filles prises en otage. «Ce n'est pas à Boko Haram et aux insurgés de poser leurs conditions», a déclaré Abba Moro et «il n'est pas question d'échanger une personne contre une autre».