Bel Avenir est le livre de l'été et de la rentrée. Sa sortie (18 août) est un événement. Si vous vous rendez en Algérie, n'oubliez pas de l'emmener avec vous (et aussi de le laisser là-bas) et si vous êtes condamné à rester en France en ce mois d'août, courez à la première librairie. Un roman désenchanté Bel Avenir est le livre de l'été et de la rentrée. Sa sortie (18 août) est un événement. Si vous vous rendez en Algérie, n'oubliez pas de l'emmener avec vous (et aussi de le laisser là-bas) et si vous êtes condamné à rester en France en ce mois d'août, courez à la première librairie. Akli Tadjer crée l'événement littéraire. Toujours à la limite de la rupture, Akli Tadjer, à la fois distant et dedans, est so british. Ironique, moqueur, désabusé, l'auteur d'Alphonse et du Porteur de cartable est un pessimiste optimiste, un homme qui revient de tout et qui ne désespère pas de voir l'obscurité s'éclaircir. Le verre est à moitié vide, il ne va pas tarder à se remplir. Bel Avenir, dans la suite d'Alphonse, est un roman désenchanté. C'est l'histoire, mille fois répétée, autant d'échecs, d'une personne qui veut quitter sa cité banlieusarde pour ouvrir son horizon. Pas facile de s'intégrer, quand on s'appelle Saïd ou Mohamed et qu'on vienne de l'autre côté du périphérique. Là, où on est soit noir soit gris, Nord-Africain ou Sub-Saharien. Puis, il arrive que l'Arabe ou le Noir de service se rebelle, refuse de jouer un rôle écrit par d'autres. L'intégration, donc. Encore et toujours. Si la troisième génération n'est pas acceptée, pourquoi la septième le serait ? Akli Tadjer cultive la désespérance. L'humour noir est une façon de dire que rien n'est désespérant que le désespoir, qu'il est possible de s'en sortir sans rien céder de ses convictions. Que monnayer ses principes pour s'asseoir à la table des grands n'est pas l'unique porte de secours. Avec un rare perspicacité, Akli Tadjer signe un livre sulfureux, impoli, pas très politiquement correct, acerbe. Il se moque des discours convenus, des idéologies opportunistes. Bel Avenir est le coup de cœur d'El Watan.