Qu'elle est belle Ghardaïa lorsqu'elle de se drape de ses plus beaux atours pour recevoir ses hôtes. Et ils étaient nombreux, très nombreux à venir s'abandonner, en cette fin d'année, dans ses volutes de joie, de gaieté et de convivialité. Reste que les structures hôtelières de la vallée du M'zab, classée patrimoine national par l'Algérie en 1971 et reconnue patrimoine universel par l'Unesco depuis 1982 se sont avérées bien insuffisantes pour accueillir l'important flux de touristes arrivés pour y passer les fêtes de fin d'année. Complet ! C'est le même refrain repris en chœur par toutes les infrastructures d'accueil de la vallée du M'zab en cette fin d'année 2014, pour les fêtes de fin d'année. Les capacités d'hébergement existantes se sont avérées bien insuffisantes pour contenir l'incroyable flux de touristes nationaux et quelques étrangers, venus cette année en force dans la vallée du M'zab, alors que le magnifique hôtel Rostomides, ayant pourtant englouti pas moins de 54 milliards de centimes pour sa rénovation, tombe chaque jour un peu plus en décrépitude en demeurant désespérément clos, bien que l'on ait annoncé sur tous les toits qu'il a été repris par la chaîne El Djazaïr. Architecture unique Située à 600 km au sud de la capitale, la perle de la vallée du M'zab, Ghardaïa, laisse découvrir les splendeurs de ses ksour et leur inégalable beauté architecturale qui a inspiré des architectes de renom tels Le Corbusier, Fernand Pouillon et André Ravereau qui vient d'être honoré par l'Algérie pour son inlassable travail pour la protection et la valorisation du patrimoine matériel et immatériel de la vallée du M'zab, a accueilli ces derniers jours, particulièrement dans des maisons d'hôtes et des résidences privées, plus de 1000 touristes en grande majorité des nationaux venus célébrer le Nouvel an 2015 dans le berceau des Rostémides. Depuis déjà une dizaine de jours, tous les hôtels et autres structures d'accueil affichaient complet devant l'incessant flux d'arrivants en quête d'un gîte pour passer les fêtes de fin d'année dans cette mythique ville aux multiples facettes historico-culturelle, qui demeure une destination par excellence des touristes, tant nationaux qu'étrangers, de par sa richesse en atouts touristiques féeriques. Même les communes limitrophes ont été prises d'assaut par les visiteurs de fin d'année. Zelfana, la ville des thermes, et Seb Seb, célèbre pour ses dunes affichent aussi complet. L'important flux de touristes nationaux venus de différentes régions d'Algérie et quelques-uns venus d'Europe passer les fêtes au pays ont rallié la région par voie terrestre, amenant ainsi des centaines de véhicules, ce qui a rendu la circulation pratiquement inextricable au centre-ville et dans les grands carrefours, créant ainsi d'importants bouchons. Sécurité Le retour de la sécurité dans la région ainsi que le merveilleux patrimoine matériel et immatériel de la région, classé au patrimoine universel de l'humanité par l'Unesco, a certainement beaucoup influé dans le choix de Ghardaïa pour les innombrables fêtards venus enterrer ici l'année 2014. Le déficit énorme constaté entre la demande et l'offre en matière de lits a, fort heureusement, été bien comblé par la dizaine de superbes résidences touristiques constituées de maisons traditionnelles, très prisées par les touristes, installés par des promoteurs privés dans la magnifique palmeraie de Béni Isguene, ce qui leur confère indubitablement un cachet éco-touristique avéré. L'engouement constaté pour ces maisons traditionnelles dans un environnement écologique dans le périmètre éco-agricole de N'tissa augmente d'année en année et ne laisse indifférents ni touristes, ni diplomates qui les occupent une bonne partie de l'année. Devenues une des attractions favorites des touristes, et ayant acquis, depuis bien longtemps, une expérience dans l'organisation de fêtes, elles peuvent héberger entre 600 et 700 touristes en quête de dépaysement garanti. Bravo aux propriétaires de ces résidences et carton rouge pour la direction du tourisme de Ghardaïa qui continue à «hiberne». La «fidélité» des touristes pour cette région du Sud du pays qui recèle des potentialités touristiques inestimables qui attiraient des milliers de touristes étrangers dans les décennies passées est restée intacte malgré le repli constaté ces dernières années en matière d'affluence. Constituant un indéniable lieu de villégiature de prédilection des touristes, les énormes potentialités devraient être mises à profit, notamment lors de la célébration du Nouvel an pour la redynamisation de l'activité artisanale si riche dans cette contrée. Le tourisme saharien en Algérie, véritable vecteur de développement pour les populations locales est un secteur en pleine mutation. Ce secteur constitue le nouveau moteur de développement, de soutien à la croissance et le vecteur d'avenir de l'économie nationale, eu égard à ses effets sur les autres secteurs et son potentiel de création de richesses, d'emplois et générateur de revenus durables. L'activité peut être ressuscitée et constituer une importante source de revenus, pour peu que la filière soit encouragée avec, notamment, la multiplication des structures d'accueil et une meilleure valorisation du produit touristique local. Seul point noir, et non des moindres, est que les adeptes de Bacchus se sont vu priver du seul point de vente d'alcools et de spiritueux existant sur tout le territoire de la daïra de Ghardaïa, contraint, il y a trois années déjà, à la fermeture, conséquence d'une virulente campagne contre les débits d'alcool menée par une poignée d'illuminés et des racoleurs politiques de dernière minute, s'estimant soudainement investis d'une mission de moralisation de la société, et face auxquels les pouvoirs publics ont pitoyablement cédé.