A la suite d'un ennui mécanique, le 4x4 transportant les Skoberg est revenu à In Guezzam, point de départ et début du cauchemar pour la famille danoise. Retour à la case départ. 55° à l'ombre. Et bien sûr, il n'y a pas d'ombre. Maman, j'ai toujours chaud, se lamente la petite Greta, 6 ans. Moussa n'a pas eu l'air surpris de revoir les Danois. Une piste, c'est d'abord une voiture. Et une voiture, ça tombe en panne. Comme un dromadaire. Peut-être un heureux présage, rassure Moussa. Chez nous on dit koul aâtla fiha kheir, ce qui veut dire en danois « dans chaque retard, il y a quelque chose de bien ». Chez nous au Danemark, on dit time is money, répond sèchement Anita, au bord de la crise de nerfs. Ça tombe bien, vous êtes à In Guezzam. Il y a beaucoup de temps ici. Vous allez devenir très riches. Aminata, la femme de Moussa, s'est remise à la cuisine. Si tu t'énerves, tu as chaud, tente-t-elle d'expliquer à Anita. Comme il fait déjà chaud, tu risques de brûler ton moteur. D'accord. Mais si au moins il y avait de l'eau, une mer, une piscine, n'importe quoi !! N'importe quoi, on a, répond calmement la femme de Moussa. Le voisin a une citerne. Vous voulez vous baigner dedans ? Pendant que les enfants réclament du liquide sous n'importe quelle forme, Anita demande du Prozac. Vous n'avez pas une pharmacie ?, s'énerve Anita en tentant d'expliquer à Moussa ce qu'est un antidépresseur. Il y a bien du bengo, annonce Aminata du fond de sa cuisine. Ça devrait faire l'affaire. Moussa y avait pensé. Une petite dose de cannabis local devrait calmer les Danois. Moussa sort en n'oubliant pas d'annoncer : De toute façon, vous partez demain. Amestan va arranger sa voiture, c'est sûr. Amestan est un lézard, explique Anita. Pour lui, demain ou l'année prochaine, c'est la même chose. Ah bon ?, s'étonne Moussa. Ce n'est pas la même chose ? … A suivre