Ayant longtemps vécu les affres du terrorisme, la localité de Sidi Moussa, plus proche de la wilaya de Blida que de celle d'Alger, en sort toute groggy. Si la terreur, de nos jours, n'est plus maître des lieux, l'indigence, engendrée, n'en est pas moins tenace. De l'ancien village colonial, il ne reste que l'église ayant connu un autre sort. Des familles s'y sont installées en dépit de son état délabré. Du pont qui reliait Ouled Allal au chef-lieu de Sidi Moussa, il n'en subsistent que des barres de fer et des pieux éventrés. Plus de 200 habitations, atteste-t-on, ont été détruites par des bombardements, plus exactement dans le quartier appelé communément des Staïfia. « Nos habitations ont été détruites en octobre 1997 au cours d'une opération de l'ANP. L'on nous dit que nos maisons sont minées. Raison pour laquelle on ne peut y aller », insistent-ils. Ses anciens résidants en appellent à l'intervention des plus hautes autorités de l'Etat pour régler leur situation qui « n'a que trop duré. La plupart vivent, depuis leur évacuation en 1996 sous la pression des hordes intégristes, dans des habitations précaires ou chez des tiers. Ainsi, des travaux de déblaiement sont nécessaires pour revenir dans leur maison. L'opération d'indemnisation s'est achevée, attestent-ils. Une amputation de 5 à 10 millions de centimes nous a été retenue pour l'opération de déblaiement. Celle-ci n'a touché », insistent-ils, que 60% du site. Les 40% restants ont été abandonnées. L'opération a pris fin sans que les habitants en soient informés, ajoutent nos interlocuteurs qui précisent que l'autorisation leur a été refusée par les services de la commune. « Nous avons nous-mêmes entamé les travaux tant attendus. Mais grande fut notre surprise quand les services de la gendarmerie sont venus arrêter les travaux payés rubis sur l'ongle, soit 70 000 DA pour la location de l'engin mécanique. La situation va de mal en pis », reconnaissent-ils. « Les apparatchiks en sont pour beaucoup. Les programmes de logements sont tous à l'arrêt comme celui situé non loin de la salle des sports, en stand-by depuis 2004 ». L'on croit savoir que des gros bonnets de la localité freineraient l'ouverture des marchés couverts, pourtant achevés depuis des mois. Par ailleurs, de l'habitat précaire, la localité en pâtit depuis les années rouges. Plus de 10 baraquements sont ainsi répartis dans la périphérie de la commune. Ici plus qu'ailleurs, les stupéfiants se sont installés sans que les autorités s'en soucient outre mesure. Le stade communal attenant au cimetière, dont il est séparé par un mur, est resté en l'état. A en croire des indiscrétions, plus de 120 millions de centimes, dont 6 consacrés à la peinture, auraient été consentis par la commune pour réhabiliter le terrain. C'est à peine si quelques changements ont été apportées peut-on constater. Evoluant en régionale une, l'équipe du CBSM fait son chemin cahin-caha. Aussi, les seules aires de jeu qui existantent sont prises d'assaut. Qu'une équipe s'installe et c'est toutes les autres qui en pâtissent. Par ailleurs, les caveaux familiaux du cimetière sont quelque peu délabrés. Celui des Pélégri, famille de l'écrivain connu, témoigne d'un temps, à jamais révolu. Pour rejoindre le centre de la capitale, les Sidi Moussaouis doivent faire tout un détour par Baraki ou les Eucalyptus et tenter de dénicher un transport en commun. L'Etusa ne couvre pas cette localité. Des taxis clandestins occupent la place laissée vacante par l'entreprise publique. Le prix de la course est des plus exorbitants.