Au moins deux patients sont décédés ce week-end dans les hôpitaux de la commune de Chlef, faute de réanimateur. L'exemple le plus révélateur est celui de la jeune femme Moufida qui a rendu l'âme, samedi à 13h, à l'hôpital de Chorfa, sans bénéficier des soins de réanimation, compte tenu de la gravité de son cas. Et pour cause, il n'y avait pas de médecin-réanimateur de garde vendredi et samedi. Les médecins généralistes de service ont tenté de l'évacuer vers le nouvel hôpital des Sœurs Bedj, à Haï Bensouna, mais là aussi les soins intensifs font cruellement défaut pour les mêmes raisons. On a également essayé du côté de l'hôpital Ouled Mohamed où la famille de la défunte a eu droit pratiquement à la même réponse : «point de réanimateur». Du coup, le drame était inévitable et les proches de la disparue ont assisté, impuissants, à la lente agonie de leur fille. Une énième victime des graves négligences médicales qui caractérisent les hôpitaux de la wilaya de Chlef. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres de l'état de déliquescence du système de santé dans notre pays. Alors, à quoi ont servi les 400 milliards de centimes dépensés dans la construction d'un nouvel hôpital au chef-lieu de wilaya ? Un établissement qui était censé devenir «un pôle sanitaire de référence», mais qui demeure, malheureusement, considérablement sous-exploité pour plusieurs raisons. En tout cas, de l'avis général, les sept hôpitaux que compte la wilaya, dont cinq en préfabriqué, sont devenus de véritables mouroirs dans l'indifférence des pouvoi-rs publics .