Un livre témoignage sera édité pour rester comme témoin du soulèvement et de la répression qui lui a été réservée. Des acteurs directs du soulèvement qui a eu lieu à Béjaïa le 19 mai 1981 se sont mobilisés pour réhabiliter cette date et laisser des témoignages pour la mémoire. Avant d'arriver à éditer un livre, qui est leur objectif premier, une quinzaine de militants, dont des ex détenus de ces événements, prennent part à cette dynamique militante qui attend de recevoir d'autres noms parmi ceux qui ont subi la répression de cette journée-là. Pour se structurer, un comité de suivi a été installé et vient de rendre public un appel à témoigner signé par Boutrid Nacer, Sadi Amirouche et Tari Aziz. Une rencontre a eu lieu, du 25 au 27 novembre dernier, à Tighremt, sur la côte ouest de Béjaïa, soit le même lieu qui a vu se concerter, dernièrement, des militants qui ont redonné vie au MCB, le temps d'une commémoration. Cette présente initiative a pris naissance bien avant novembre et ses acteurs se félicitent que leur démarche évolue positivement. «Nous informons le citoyen, qu'en plus du livre, un film documentaire est en cours de réalisation à l'initiative de M. Hocine Rédjala et une chanson tirée du poème de M. Allaoua Benkhider est en cours de composition par M. Azedine Sadi. C'est le bilan qu'on peut tirer de ces 5 mois de travail et d'investissement. Nous pouvons dire qu'aujourd'hui le projet est en bonne voie» est-il précisé dans le communiqué. Pour les initiateurs et les acteurs de la marche du 19 mai 1981, cette date est indissociable du printemps berbère 1980 dont il est le prolongement. Des manifestants, des lycéens pour leur majorité, sont sortis, pour rappel, dans la ville de Béjaïa et dans la vallée de la Soummam pour revendiquer la libération des détenus d'avril 1980, la reconnaissance de la langue et la culture amazighes mais aussi pour dénoncer le «détournement du projet du centre universitaire» de Targa Ouzemmour. Une trentaine de personnes ont été arrêtées, déférées devant la justice puis emprisonnées pour «atteinte à la sûreté de l'Etat». Et il tient à cœur aujourd'hui au groupe de militants de ne pas laisser dépérir le souvenir de ce soulèvement et de la répression qui lui a été réservée. «En toute évidence, ce livre aura plus de consistance et d'importance s'il est associé largement, à tous ceux et celles qui ont participé à ce soulèvement de la vallée de la Soummam en ce 19 Mai 1981. Vos témoignages, par vos écrits où par vos archives, enrichiront ce projet et donneront une autre dimension historique à notre mémoire collective» ajoute le même document rendu public.