La marche s'est déroulée dans le calme sans incidents Les Kabyles commémorent cet anniversaire cher à la Kabylie avec différentes activités politiques ou culturelles. Comme chaque 20 avril de l'année, depuis le déclenchement du Printemps berbère en 1980, les Kabyles commémorent cet anniversaire cher à la Kabylie avec différentes activités politiques ou culturelles ainsi que des manifestations de rue afin de réitérer leur engagement à continuer le combat identitaire et démocratique pour lequel se sont sacrifiés leurs aînés. A cet effet, des milliers de personnes (10.000 à 15.000) selon les organisateurs, ont marché hier à partir de 11h du campus Targa Ouzemour vers le siège de la wilaya. La marche s'est déroulée dans le calme sans incidents. La manifestation de cette année est marquée incontestablement par l'appel pour une action unifiée, unitaire et rassembleuse, qu'a lancé un groupe d'anciens militants du Mouvement culturel berbère depuis le 11 avril à partir de Tighremt. Dans un appel distinct, les militants du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) ont été aussi de la partie à la même heure et dans le même itinéraire. Juste avant l'entame de la marche, les deux tendances ont trouvé un terrain d'entente. C'est le MAK qui entame en premier la marche suivi du Mouvement culturel berbère de Bgayet qui a su regrouper pour la première fois depuis l'ouverture démocratique toutes les tendances politiques activant sur la scène de la wilaya. Ils ont marché dans l'unité autour de deux principales revendications, à savoir l'officialisation de tamazight et le respect des libertés démocratiques. Les marcheurs du MCB ont abrégé leur itinéraire pour s'arrêter à hauteur de la cité CNS, au carrefour Nacéria. Ils ont déposé une gerbe de fleurs à la mémoire du couple Aribi, martyr des événements de 2001 et ont par la même baptisé le carrefour Naceria au nom du 19 mai 1981, en référence aux évènements de cette date qui ont ensanglanté l'ex-capitale des Hammadites. Tout en brandissant des banderoles revendiquant la reconnaissance de l'identité et de la culture amazighes et le respect des libertés démocratiques, tels «Tamazigh langue nationale et officielle», «respect des libertés démocratiques», «la reconnaissance de l'identité et de la culture amazighes» entre autres, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir «Système dégage, pouvoir assassin, c'est une République et non une monarchie», sont les principaux slogans scandés par les marcheurs. En outre, à l'instar des wilayas de Tizi Ouzou et de Bouira, cette année encore, plusieurs activités ont été organisées par la société civile dans les quatre coins de la wilaya. Plusieurs conférences, animées par des acteurs du mouvement d'avril 1980, du 19 mai 1981 et du soulèvement d'avril 2001 ainsi que d'autres militants politiques et associatifs, ont eu lieu à Barbacha, Ighil Ali, El Kseur, Aokas, Kherrata. Des galas artistiques ont été aussi au menu à Melbou, Amizour, Seddouk entre autres. Le caractère festif du Printemps berbère a été également mis en valeur via l'organisation de galas artistiques dans quelques régions à l'instar de Melbou, Tazmalt et autres Adekar, Barbacha et Akbou. Contrairement aux années précédentes, les campus et résidences de l'université de Béjaïa ont été désertés en raison de la fermeture des restos depuis le mercredi dernier, obligeant les étudiants à rentrer chez eux. Une manoeuvre dénoncée par les organisateurs de la marche. Par ailleurs, lors de la prise de parole, les orateurs dont Aziz Tari, Djamel Ikhloufi, Mohamed Adjal et Mira Mokneche ont dénoncé l'inauguration de la stèle de Saïd Mekbel la veille de l'élection présidentielle et scandé «non à la récupération politique du combat de Saïd Mekbel». Les manifestants se sont dispersés dans le calme en se donnant rendez-vous le 19 mai prochain pour commémorer le 33ème anniversaire des événements du 19 mai 1981.