Les partisans du «qui tue qui» se frottent les mains ! L'information a été répercutée par plusieurs titres de la presse française, Le Parisien et France info, entre autres. Les deux Patriotes algériens originaires de Relizane, où ils ont lutté contre le terrorisme dans les années 1990, vont être poursuivis. Selon un communiqué de la Fédération internationale des Ligues des droits de l'homme (FIDH), du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA) et de la Ligue des droits de l'homme France (LDH), «la juge d'instruction du tribunal de grande instance (TGI) de Nîmes a rendu, le 26 décembre dernier, une ordonnance de mise en accusation à l'encontre des deux frères Mohamed Hocine et Abdelkader» que ces trois organisations – qui se sont honteusement acharnées contre ceux qui ont mené la lutte contre le terrorisme – qualifient de «présumés tortionnaires algériens résidant en France». Ces ONG indiquent que «tous deux sont accusés de crimes, tortures et disparitions forcées commis au nom de la lutte antiterroriste dans la région de Relizane dans les années 1990». Le procès, souligne la même source, se tiendra devant la cour d'assises du Gard. Chez les «quituquistes», c'est la grande satisfaction pour avoir réussi à confondre deux Patriotes algériens. D'abord Patrick Baudouin, président d'honneur de la FIDH et responsable du Groupe d'action judiciaire cité par le communiqué des trois ONG. «C'est la première fois dans l'histoire que des Algériens vont être jugés pour des crimes commis durant les années noires en Algérie», jubile cet avocat qui assure aussi la défense dans l'affaire des moines de Tibhirine assassinés en 1996 et dont les premiers résultats de l'enquête du juge Trévidic écartent l'implication des forces de sécurité. Michel Tubiana, président d'honneur de la LDH, espère que ce procès marquera un tournant majeur dans la lutte contre l'impunité qui entoure la commission de ces crimes. Plus de 10 ans de procédure judiciaire Cette ordonnance ponctue, selon le communiqué des trois ONG, «plus de 10 années de procédure judiciaire». «Une information judiciaire avait été ouverte, rappelle-t-il, au sein du TGI de Nîmes, à la suite de la plainte déposée en octobre 2003 par la FIDH et la LDH.» Hocine et Abdelkader Mohamed avaient ensuite été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. «Ceci avait permis de recueillir des témoignages probants à l'encontre des miliciens», indique la même source. Mais ce n'est qu'en juillet 2013 que le parquet de Nîmes a requis la mise en accusation des frères Mohamed devant la cour d'assises. «La tenue de ce procès en France sera d'autant plus importante que l'Algérie a adopté en 2005 une charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui interdit d'évoquer publiquement la guerre civile qui a déchiré le pays», estiment les trois organisations, pour qui «dans ce contexte, toute démarche judiciaire visant à établir les responsabilités des crimes commis durant cette période est impossible en Algérie». Ce qui explique, selon elles, «le fait que les victimes se soient tournées vers la justice française». L'affaire a été déclenchée, en réalité, en 1999, par Mohamed Smaïn, se disant militant des droits de l'homme, qui, dans un livre édité en Algérie et intitulé Relizane : silence on tue, affirme l'existence de charniers dans la région, de personnes victimes «des exactions» de ceux qu'il qualifie de «milices qui étaient là pour faire le travail de l'armée et de la gendarmerie». C'est devant les juridictions françaises, aidé par les milieux «qui tue qui», qu'il a décidé de porter l'affaire. Mais il ne tardera pas à être contredit par des citoyens et des proches des familles mêmes de disparus, qui, dans une conférence de presse à Alger, avaient affirmé que ce qu'il raconte relève de «sa propre imagination et les témoins à charge ont été payés pour se rendre en France en vue d'accabler tous ceux qui ont lutté contre le terrorisme».