Les cours du pétrole restent très volatils, mais ils observent toutefois un équilibre au-dessus de la barre des 60 dollars le baril. Après avoir touché la barre des 70 dollars le baril, jeudi en fin de matinée, à New York dans le sillage de la hausse des marchés actions, le pétrole brut a reculé jeudi et vendredi. Mercredi dernier, le baril gagnait près de 10% après la hausse spectaculaire constatée dans les bourses en Amérique, en Europe et en Asie. Le gain de 5 dollars a aussi été soutenu par la baisse des taux d'intérêt décidée par plusieurs banques centrales, y compris celle de la Chine. En six semaines, la banque centrale de Chine a baissé son taux à trois reprises. Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale a abaissé son taux directeur à 1%, soit un demi-point en moins. Il est aussi attendu de la Banque centrale européenne une baisse de son taux directeur lors de sa prochaine réunion le 6 novembre. Ces baisses décidées simultanément dans un mouvement de soutien à la reprise ont profité au pétrole. Le baril de pétrole a bénéficié aussi de la remontée de l'euro face au dollar. En début de soirée, l'euro était à 1,29 dollar. Mais l'annonce de la baisse du Produit intérieur brut (PIB) est venue rappeler au marché que la récession est bien là et que la demande en pétrole va encore reculer sur le principal marché au monde. Une situation que le chef des conseillers économiques du président américain a reconnue jeudi devant la presse, selon des informations rapportées par des agences de presse. Les Etats-Unis allaient encore au-devant de mois difficiles après un trimestre de croissance négative, a indiqué Edward Lazear, après la publication des nouveaux chiffres du PIB. Toutefois, il a émis la possibilité réaliste d'un retour à la croissance au début de l'année 2009 avec la nouvelle présidence américaine. Pour le chef des économistes de la Maison-Blanche, les Etats-Unis ont encore devant eux quelques mois difficiles. Le PIB a reculé de 0,3% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, selon les chiffres publiés jeudi par le secrétariat américain au commerce. C'est un nouveau recul du PIB après celui du quatrième trimestre de 2007. Ces deux reculs officialisent ainsi la récession de l'économie américaine. Le marché pétrolier qui commence à fonctionner sur la base des fondamentaux après le retrait des fonds d'investissement va tenir compte de cet aspect et les prix devraient évoluer en fonction de la demande et de la situation des stocks. Jeudi, le light sweet crude à New York a fini à 65,96 dollars le baril, alors qu'il avait touché le seuil des 70 dollars en séance. Le brent à Londres finissait à 63,71 dollars le baril. Devant cette situation, le Venezuela par la voix de son ministre du Pétrole a estimé que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole devrait réduire d'au moins un million de barils l'offre de brut en décembre ou avant décembre si la situation l'exige. Le marché va surveiller étroitement ce que l'Opep compte faire face à la chute des prix. Il va d'abord la juger sur la mise en pratique ou non des décisions prises le 24 octobre dernier. La production réelle de chaque membre de l'Opep va passer à la loupe pour vérifier la réduction de la production de 1,5 million de barils par jour. En plus de l'évolution de la situation économique, l'activité que vont développer les pays membres de l'Opep va constituer l'autre facteur important qui va guider les prix. Hier, à l'ouverture des marchés, le baril a perdu près de 2 dollars. Vers 17h GMT, le baril de pétrole brut à New York était à 64,31 dollars. Tandis que le brent était à 61,66 dollars le baril.