Dès ce matin, les établissements hospitaliers ont tourné au ralenti à la suite du mot d?ordre de débrayage lancé par le syndicat des travailleurs de la santé. Les malades et autres patients ont été pris au dépourvu. Un mouvement de grève a été relancé, dès aujourd?hui, par les syndicats des travailleurs de la santé, après plus de deux mois de suspension. Ainsi, les syndicats ont mis à exécution leur menace. Ce matin, l?ensemble des travailleurs : médecins spécialistes, médecins généralistes, chirurgiens-dentistes, les personnels paramédicaux, les personnels techniques et les personnels administratifs ont tous suivi le mouvement de grève. Toutefois, un service minimum est assuré. A l?hôpital de Béni Messous, le directeur général, M. Bouchama, nous a déclaré que «les consultations sont assurées». Il ajoutera : «Un petit mouvement s?est constitué, surtout le personnel technique et une partie des paramédicaux. Car il n?y a pas une grande entente entre les paramédicaux. Certains ne sont pas contre, mais ils ne se manifestent pas.» Du côté de l?hôpital de Kouba, un membre du personnel a avancé que «la grève sera illimitée» et que «l?ensemble du personnel est en grève. Même les consultations ne sont pas assurées. Tout le monde a suivi la grève : les médecins spécialistes, les médecins généralistes, les chirurgiens-dentistes, les paramédicaux, l?administration ainsi que tous les autres travailleurs». Un tour à l?hôpital Mustapha. Une banderole, sur laquelle on peut lire : «Grève des travailleurs de la santé», est mise en évidence. Le service des urgences fonctionne normalement, en revanche d?autres services sont paralysés. Près du service ophtalmologie, les malades, venus de loin, n?ont pas pu effectuer leur contrôle. Une malade est arrivée hier à Alger, de Ksar El-Boukhari, elle a payé 2 800 DA le taxi qu?elle a loué pour finalement ne pasir passer son contrôle. Une autre malade a parcouru 331 km, nous dit-elle, pour rester dehors sans bénéficier de soins. Pour le service traumatologie, les consultations sont assurées surtout pour les malades venus de loin. Dans ce service, «les médecins ne sont pas en grève», nous a affirmé l?un d?eux. Plus loin, deux agents d?entretien, l?une travaillant au service de pédiatrie et l?autre au service médecine interne ont déploré la «mauvaise organisation de la grève». Elles auraient préféré accomplir leur travail d?entretien pour rejoindre ensuite le mouvement de grève. Elles confient que «leur salaire de base est de 6 500 DA». Elles revendiquent l?augmentation des salaires et l?élargissement des primes. Et de poursuivre : «Nous n?avons pas de droits et le syndicat ne fait rien pour nous. Seules certaines catégories de travailleurs bénéficient de certains droits.» Enfin, le SG de la section syndicale de l?hôpital Mustapha, Ferhat Tigrine, a déclaré que «la grève a été suivi à 100 % et les travailleurs ont des badges indiquant qu?ils sont en grève pour ne pas prendre en otage les malades.» Il a ajouté que «le service minimum est assuré notamment pour les malades graves». Le SG de la section de Mustapha, a relevé que «la tutelle pousse les choses au pourrissement du moment qu?elle ne prend pas en ligne de compte nos revendications. D?autant que c?est la quatrième grève nationale déclenchée à ce jour. Des promesses ont été faites et elles n?ont pas été tenues. Il y a deux mois, ils ont fixé la date du 24 juillet dernier pour donner une réponse, mais rien n?a été fait. Pour ma part, il s?agit de généraliser et de revaloriser les primes de contagion, d?intéressement et du Sud. Il faudra les élargir à l?ensemble des personnels. Une partie du personnel en est bénéficiaire. Les agents administratifs et les ouvriers professionnels n?en jouissent pas». Et de conclure : «Le dossier est au niveau de la commission ad hoc, mais il est bloqué au niveau de la Fonction publique.»