Des nouvelles de cette expérience qui demeure unique en Algérie Le collectif d'artistes-peintres de Maghnia poursuit sa démarche originale au sein de Riwaq El Fen, l'ancienne église désaffectée de la ville aménagée depuis quelques années en lieu d'art et de culture, grâce à la contribution de l'Assemblée populaire communale. L'exposition récente du peintre Ali Silem, venu d'Angers (France) pour présenter ses œuvres, s'est soldée par un beau succès. Inaugurée le 1er novembre 2014, elle devait s'achever le 22 du même mois. Mais elle a été maintenue à ce jour et elle doit même être transférée au Palais de la culture de Tlemcen, ce qui serait une première dans l'histoire de la culture en Algérie. En effet, c'est l'association locale d'une petite ville qui fournit une exposition clés en main à l'institution culturelle publique d'une grande ville régionale et cela mérite d'être souligné. Une belle illustration d'un nouveau type de partenariat culturel. Pour les artistes du collectif Riwaq El Fen, la fin de l'année 2014 marque une relance de l'activité. La nouvelle année confirme cet élan avec déjà deux projets sur les tablettes du collectif. Le premier consiste en une exposition collective avec une pléiade d'artistes de Mostaganem. La date n'a pas encore été fixée, mais la manifestation devrait se tenir le mois prochain. Cette exposition s'inscrit dans une petite tradition du collectif qui s'est toujours attaché à inviter les artistes des autres régions du pays. Ces dernières années, plusieurs peintres d'Alger, par exemple, ont fait le voyage à Maghnia pour montrer leurs œuvres et engager des échanges passionnants avec leurs confrères locaux. Avec l'initiative en direction des artistes de Mostaganem, le collectif souhaite renforcer cet axe important de son activité. Toujours pour ce début d'année, il est prévu une grande exposition du groupe d'artistes de Maghnia. L'intention est de réaliser une manifestation différente des précédentes, sinon exceptionnelle par son ampleur. Le collectif espère recevoir des aides publiques ou privées pour réussir ce rendez-vous prévu vers avril ou mai prochains et pour réaliser d'autres éléments de son programme. En effet, Riwaq El Fen est à l'origine de nombreuses initiatives : des ateliers d'initiation à l'art pour enfants et adultes, une bibliothèque spécialisée dans l'art et la culture et, surtout, la semaine des arts organisée annuellement. Tous ces projets ont été entamés avec beaucoup plus de bonne volonté que de moyens. De ce fait, ils n'ont pas pu toujours être réalisés de manière aussi complète que voulue. Aujourd'hui, l'expérience du collectif de peintres de Maghnia demeure unique dans notre pays et assez rare au niveau international. En effet, le monde des arts plastiques, comme celui de la littérature, est marqué par des pratiques individuelles liées à leur nature. Les artistes-peintres sont donc assez isolés les uns des autres et, au delà des affinités et amitiés personnelles ou des expositions collectives, ils n'arrivent que trop rarement à s'organiser autour d'objectifs communs durables. Il faut espérer que l'exemple de Maghnia rayonne dans le monde des arts et suscite des initiatives similaires