Peu après la fin du premier round de négociations, Fajr Libya a annoncé, en guise de bonne volonté, un «cessez-le-feu» sur tous les fronts à condition que «les autres parties respectent la trêve». Cette milice faisait notamment référence aux forces du général Khalifa Haftar, alliées au gouvernement reconnu par la communauté internationale. Les appels au calme et à la raison commencent à trouver un écho auprès des seigneurs de la guerre en Libye. Après deux jours de discussions «constructives» à Genève, les différents protagonistes de la crise libyenne sont en effet tombés d'accord pour mettre fin aux hostilités et établir un agenda pour former un gouvernement d'union nationale. Ces négociations visent, sur le long terme, à mettre fin au chaos sécuritaire et à l'anarchie institutionnelle qui règnent en Libye depuis le renversement du colonel El Gueddafi en octobre 2011. Le pays est passé, depuis cette date, sous la coupe de milices d'ex-rebelles qui se disputent les territoires de ce pays et le contrôle de la manne pétrolière. Autre facteur aggravant, le pays est dirigé depuis plusieurs semaines par deux Parlements et deux gouvernements rivaux. Les anciens proches d'El Gueddafi tentent aussi de s'imposer à nouveau sur l'échiquier politique libyen. Ce qui a eu pour conséquence de compliquer la situation. Au cours de ce premier cycle de discussions, les 14 parties prenantes du conflit libyen ont appelé, selon un communiqué rendu public vendredi par l'ONU qui parraine ces négociations, à une cessation des hostilités «pour créer un environnement positif au dialogue» et «permettre à l'Etat d'affirmer son autorité sur les infrastructures vitales du pays». Pour y parvenir, elles ont demandé notamment la «libération des personnes détenues illégalement, le traitement de la question des déplacés et des réfugiés, la réouverture des aéroports et la liberté de mouvement dans le pays». En attendant Fajr Libya Malgré le résultat positif auxquelles elles ont débouché, l'optimisme qui entoure ces discussions de Genève doit cependant rester mesuré car deux acteurs de premier plan n'y ont pas participé. Il s'agit du gouvernement de Tripoli, rival au gouvernement de Tobrouk reconnu par la communauté internationale, et Fajr Libya, une importante coalition de milices, qui contrôle plusieurs villes du pays dont Tripoli. Sans leur implication dans les négociations, il est peu probable que l'ONU réussisse à ramener la paix. Mais il n'est pas impossible de les voir présents à Genève au prochain round de discussions. C'est le cas, du moins de Fajr Libya, qui multiplie les gestes d'apaisement. Peu après la fin du premier round de négociations, Fajr Libya a en effet annoncé un «cessez-le-feu» sur tous les fronts à condition que «les autres parties respectent la trêve». Cette milice faisait notamment référence aux forces du général Khalifa Haftar, alliées au gouvernement El Thani reconnu par la communauté internationale. Fajr Libya s'est engagée également vendredi «à ouvrir des couloirs de sécurité pour la fourniture d'une aide humanitaire», tout spécialement pour Benghazi, la deuxième ville du pays qui échappe au contrôle du gouvernement reconnu par la communauté internationale. Les participants à la réunion de Genève ont regagné, vendredi, la Libye pour des consultations. Il est prévu qu'ils se retrouvent la semaine prochaine. La reprise des discussions pourrait probablement se faire mardi. Et ceux qui avaient été invités et n'ont pas participé à ce cycle, comme Fajr Libya, sont encouragés par l'ONU à se joindre aux discussions. Si cette milice consent à réserver un billet pour Genève, Bernadino Leon, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, aura réellement réussi une prouesse.